L’arrêté « portant extension d'un accord et d'avenants conclus dans le cadre de la convention collective nationale de la pharmacie d'officine » a été publié au « Journal officiel » du 26 septembre. Par conséquent, la nouvelle grille de classification pour les préparateurs et les adjoints, sur laquelle syndicats de salariés et représentants des titulaires étaient tombés d’accord au printemps, entrera en vigueur le 1er novembre.
Le 28 avril, syndicats de salariés et représentants des titulaires ont signé un accord permettant la mise en place d’une nouvelle grille de classification pour les préparateurs et les adjoints. Pour qu’elle entre en application, il ne manquait plus que la publication de l’arrêté d’extension au « Journal officiel ». Cinq mois plus tard – le 26 septembre – ce texte est bel et bien sorti. Ces nouvelles grilles seront donc effectives, non pas à la date de publication de l’arrêté, mais le 1er novembre 2025. À cette date, la nouvelle grille s’appliquera en même temps à toutes les officines, syndiquées ou non, sans effet rétroactif. Elle bénéficiera aux salariés déjà en poste, mais ne permettra pas en revanche de saut de coefficients.
L’accord conclu le 28 avril dernier doit permettre « une évolution plus rapide des préparateurs/techniciens en pharmacie et des pharmaciens adjoints en début de carrière, avec un allongement du plan de carrière à progression obligatoire », expliquait alors la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Pour les adjoints, l’évolution majeure réside dans l’entrée dès le départ au coefficient 470 (à 3 676,88 euros bruts), ce qui entraîne donc la suppression des coefficients 400 et 430. Le passage au coefficient 500 ne prendra ensuite qu’un an, contre six ans jusqu’à présent. Le passage au 520 interviendra ensuite au bout de 4 ans. Ensuite, un délai de 5 ans sera nécessaire pour passer d’un coefficient à un autre.

Les préparateurs, eux, commenceront leur carrière au coefficient 250 (à 1955,58 euros brut), ce qui acte l’abandon du coefficient 240. Ensuite, ils atteindront le coefficient 280 au bout de 4 ans de pratique professionnelle et non plus 9 ans comme aujourd’hui. Le passage d’un coefficient à un autre sera ensuite plus rapide également : 1 an entre le 250 et le 260, 2 ans entre le 270 et le 280, 4 ans entre le 280 et le 290 puis tous les 5 ans ensuite. À noter également que le passage au statut d’assimilé cadre, pour les préparateurs comme pour les adjoints, s’effectuera automatiquement au coefficient 330, soit après 28 années d’expérience professionnelle.

Pour Philippe Denry, vice-président de la FSPF, ces évolutions étaient nécessaires pour rendre la branche attractive. « Cette nouvelle grille correspond à ce qui est proposé dans la réalité, voire parfois en dessous. Il était donc important d’avoir une grille qui soit conforme à ce qui existe déjà », estime-t-il. Daniel Burlet, chargé des affaires sociales auprès de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), souhaite alerter sur les conséquences de cet accord pour les employeurs dans le contexte économique difficile que connaît le réseau aujourd’hui. « Cela va susciter des problèmes pour de nombreux confrères, l’économie du réseau est déjà fragilisée », veut-il rappeler. Pour Philippe Denry, le problème ne réside cependant pas dans le fait de devoir mieux rémunérer des collaborateurs « qualifiés, qui assument de plus en plus de nouvelles missions. Le problème, c’est le manque de ressources du réseau qui nous empêche de pouvoir mieux payer nos salariés », explique-t-il. Un enjeu qui sera au cœur des travaux qui seront menés dans les prochains mois, lesquels visent justement à évaluer et peut-être à revoir le mode de rémunération des officines, alors que nombre d’entre elles connaissent aujourd’hui des difficultés économiques.
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