Il y a quelques jours, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et titulaire à Limoux, dans l’Aude, a reçu une lettre de la médecine du travail. Le courrier précise qu’un suivi individuel renforcé (SIR) va être imposé à l’une des préparatrices de son équipe. D’autres officinaux ont reçu ce type de document ces dernières semaines, en se demandant parfois de quoi il était précisément question. Sur le site service-public.fr, il est indiqué que le suivi individuel renforcé (SIR) « concerne les salariés exposés à des risques particuliers pour leur santé et leur sécurité ». Il peut par exemple être imposé à des travailleurs en contact avec de l’amiante, du plomb, des agents biologiques, cancérogènes, ou encore des rayons ionisants. Cet examen médical d’aptitude vise à vérifier si le salarié exposé à ces risques est premièrement apte à assurer son travail et, deuxièmement, si ces conditions particulières ne présentent pas un risque trop élevé pour sa santé ou sa sécurité.
Vérifier le statut vaccinal, notamment pour l’hépatite B
Dans le cas des salariés d’une officine, c’est donc la réalisation d’actes de vaccination qui justifie la mise en place de ce suivi renforcé. « Avant, la notion d’exposition à des agents biologiques dangereux (comme le SARS-CoV-2, de catégorie 3) ne concernait pas le personnel de la pharmacie, explique le Dr Laurent Bressan, médecin du travail à Limoux. Aujourd’hui, la vaccination fait partie de leurs missions, il y a un risque d’exposition, donc ces salariés doivent être protégés. » Le Dr Bressan n’a reçu aucune consigne nationale pour imposer cette année ce suivi renforcé aux salariés de l’officine. « Il m’est déjà arrivé de le demander les années précédentes, assure-t-il. Ce suivi permet notamment de vérifier le statut vaccinal de l’employé. La réalisation de tout acte infirmier ou paramédical impose par exemple d’être vacciné contre l’hépatite B. On va donc vérifier si le salarié est bien immunisé et le vacciner de nouveau si c’est nécessaire. »
Cette mesure de précaution demandée par la médecine du travail est-elle pour autant nécessaire ? « Le personnel qui vaccine et qui teste utilise des équipements de protection individuels, notamment des masques, donc cela est normalement suffisant pour éviter tout risque, estime Philippe Besset. Si un titulaire pense que cette mesure n’est pas nécessaire, il peut s’y opposer en s’adressant par écrit à la médecine du travail. Toutefois, c’est elle qui aura le dernier mot, si elle veut l’imposer elle le fera. En résumé, je ne suis pas convaincu que ce suivi renforcé soit indispensable mais est-ce une mauvaise chose pour autant ? Je ne le pense pas. Si les salariés sont mieux couverts, cela ne peut être que positif », estime aujourd’hui Philippe Besset.
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