La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a confirmé à l’Assemblée nationale la parution prochaine d’un nouvel arrêté visant à prolonger la suspension de la baisse du plafond de remise des génériques jusqu’au 31 décembre 2026. Un sursis d’un an accordé à la profession qui ne satisfait pas l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
C’est un débat qui oppose les deux syndicats représentatifs de la profession. Faut-il se contenter d’un nouvel arrêté prolongeant la suspension de la baisse du plafond de remise des génériques pendant quelques mois supplémentaires ou faut-il soutenir un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, afin d’inscrire un plafond à 40 % pour les génériques et les hybrides et à 20 % pour les biosimilaires dans la loi ? Cette deuxième option était notamment défendue par un amendement adopté par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Le PLFSS ayant été rejeté dans sa globalité par cette même commission, il faut désormais que de nouveaux amendements soient déposés pour que cette mesure puisse être retenue. Entre-temps, la ministre de la Santé a confirmé aux présidents de l’USPO et de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), mais également aux députés, qu’un nouvel arrêté serait publié « dans les prochains jours », afin de maintenir les plafonds de nouveau en vigueur « jusqu’au 31 décembre 2026 ». Un texte qui va donc prolonger les dispositions prévues par l’arrêté du 6 octobre qui prenait fin, lui, le 31 décembre 2025.
Pour l’USPO, le sursis offert par cet arrêté en préparation ne doit en aucun cas être vu comme « une solution satisfaisante ». Au contraire, le syndicat présidé par Pierre-Olivier Variot y voit une « tentative de diversion ». Dans un communiqué, l’USPO réaffirme une volonté claire : que les plafonds de remise sur les génériques, hybrides et biosimilaires soient inscrits dans la loi, pour redonner le pouvoir au Parlement sur ce sujet. L’organisation syndicale déclare en effet préférer « la solidité de la loi et du débat démocratique à un arrêté trop fragile (…) Nous ne pouvons en aucun cas accepter que ce soit un simple arrêté qui mette en péril sans aucun débat toute notre profession. Nous avons connu cet été le petit jeu d’influences entre les intérêts divergents poussés par différents ministères avec des arbitrages qui se sont faits contre les pharmacies d’officine », rappelle l’USPO. Le syndicat précise en outre qu’au moins vingt amendements similaires à celui adopté la semaine dernière seront présentés par différents groupes parlementaires en séance plénière à l’Assemblée nationale. « Tout changement de plafond devra se faire après un débat démocratique au sein du Parlement, d’abord à l’Assemblée nationale ces jours-ci puis au Sénat dès la mi-novembre, pour ne plus voir ces remises balayées par un simple arrêté ministériel », plaide l’USPO. Une position qui ne l’empêchera pas de continuer à travailler sur une refonte du modèle de rémunération des pharmaciens, assure le syndicat. Ce dernier invite par ailleurs tous les élus à signer une tribune « PLFSS 2026 : améliorer le modèle économique des pharmacies et renforcer le maillage officinal », qui entend défendre le réseau officinal et lutter contre la désertification pharmaceutique.
La position de l’USPO sur la stratégie à suivre concernant les plafonds de remise sur les génériques diffère donc aujourd’hui de celle de la FSPF. Dans nos colonnes en début de semaine, Philippe Besset avait en effet expliqué son intention de demander aux députés « de mettre au chaud » tout projet d’amendement sur ce sujet. Le président de la FSPF souhaite ainsi prendre le temps de travailler dans les prochains mois, notamment dans le cadre des missions menées par l’Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), qui doivent aborder la question de l’impact des remises génériques sur l’économie officinale. Du côté de la FSPF, on met donc en avant une volonté de travailler en confiance avec le gouvernement, dans la lignée des engagements pris par le Premier ministre envers la profession. Preuve que tous les pharmaciens ne soutiennent pas forcément cette stratégie, le syndicat départemental de l’USPO des Bouches-du-Rhône a déjà annoncé le dépôt d’un préavis de grève entre le 26 décembre 2025 et le 1er janvier 2026, justement pour exiger une inscription dans la loi des plafonds de remise sur les génériques.
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