L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine des Bouches-du-Rhône (USPO 13) a officiellement déposé un préavis de grève pour la période du 26 décembre 2025 au 1er janvier 2026. Une action qui vise à maintenir la mobilisation engagée cet été par la profession contre la baisse du plafond de remise sur les génériques. Dans le même temps, les représentants de la profession ont appris que l’arrêté suspendant justement la baisse de ces remises serait prolongé jusqu’au 31 décembre 2026.
Une fermeture complète des officines du 26 décembre au 1er janvier. C’est la menace brandie par le syndicat des Bouches-du-Rhône de l’USPO et son président, Patrick Raimond, qui a confirmé cette information au « Quotidien du pharmacien », le 3 novembre. « Nous voulons l’abrogation définitive de l’arrêté abaissant le plafond de remise sur les génériques. Nous ne voulons pas simplement un report, mais que cela soit inscrit dans la loi », précise le président du syndicat départemental, qui fait ici référence à l’arrêté du 6 octobre, lequel a maintenu le plafond de remise sur les génériques à 40 %, mais uniquement jusqu’au 31 décembre. Autre revendication : le lancement rapide des discussions avec l’assurance-maladie concernant les évolutions à apporter au mode de rémunération du pharmacien, le fameux « avenant 2 », demandé par l’USPO depuis déjà plusieurs mois. « C’est une promesse, mais pour l’instant rien n’a été fait, regrette Patrick Raimond au sujet de ces discussions avec la CNAM. Pendant ce temps, le réseau, lui, continue à mourir », souligne-t-il.
L’action envisagée par l’USPO des Bouches-du-Rhône vise aussi à maintenir l’élan engagé par la profession au début de l’été et matérialisé par une grève des gardes, une première journée de mobilisation début juillet, la grève du 16 août puis une nouvelle journée de fermeture et de manifestations le 18 septembre. « Pour l’instant, on a simplement reporté la date », rappelle Patrick Raimond au sujet de la baisse du plafond de remise sur les génériques. Si un amendement visant à entériner un plafond à 40 % dans la loi a bien été adopté la semaine passée par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, son application reste encore soumise à de nombreux aléas, dont l’adoption définitive du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), encore loin d’être acquise. Avec cette grève pendant les fêtes de fin d’année, l’USPO du 13 veut aussi exprimer le ras-le-bol de la profession concernant d’autres mesures à l’étude, comme l’élargissement de la dispensation à l’unité ou la réutilisation des médicaments non utilisés (MNU). « Peut-être que nous n’aurons pas besoin d’aller jusqu’à cette grève », tempère Patrick Raimond, bien sûr dans l’attente des prochains événements législatifs et politiques. Il annonce toutefois que d’autres syndicats départementaux de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur pourraient décider de le suivre, en déposant à leur tour un préavis de grève pour cette même période.
Un arrêté publié cette semaine pour prolonger la suspension de la baisse du plafond de remise des génériques ?
Cette annonce intervient alors que les syndicats nationaux ont appris ce 3 novembre que l’arrêté suspendant la baisse du plafond de remise sur les génériques devrait être prolongé dans les prochains jours. C’est en tout cas ce que leur a promis la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, ce lundi matin. La semaine dernière, l’USPO comme la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) avaient demandé la prolongation de ce texte, rappelant que les missions engagées par l’Inspection générale des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) ne seraient pas terminées avant plusieurs mois. Le président de la FSPF, Philippe Besset, avait notamment demandé un maintien du plafond à 40 % jusqu’au 31 décembre 2026. « Ce nouvel arrêté pourrait être publié dès cette semaine », confirme le président de l’USPO, Pierre-Olivier Variot. « Ce n’est pas pour autant que nous allons renoncer à une inscription dans la loi », ajoute-t-il, ce qu’il a également rappelé à la ministre.
Pour Philippe Besset, en revanche, cette promesse de la ministre change les perspectives. « Stéphanie Rist s’est engagée à prolonger la suspension de l’arrêté jusqu’au 31 décembre 2026. Ce texte sera publié dans les prochains jours. Je vais donc écrire aux députés pour leur dire de mettre l’amendement au PLFSS bien au chaud en vue de l’année prochaine. » Pour le président de la FSPF, il n’est donc plus question de demander une inscription du plafond à 40 % dans la loi dès cette année. « Cette prolongation de la suspension de l’arrêté va nous permettre d’avoir le temps de travailler durant les prochains mois. L’IGAS et l’IGF vont rendre leur rapport en janvier ou février. Il y aura ensuite des travaux pendant plusieurs mois avec le gouvernement et l’assurance-maladie sur le modèle économique de la profession. Nous aurons peut-être besoin de modifier la convention, d’avoir de nouveaux arrêtés ou décrets, ou bien de changer la loi, auquel cas nous devrons passer par le PLFSS pour 2027. » Philippe Besset rappelle que le Premier ministre a fait « un geste de confiance » envers la profession en suspendant l’arrêté et s’oppose à tout projet de grève pendant les fêtes. Pas sûr que toute la profession soit sur la même longueur d’onde…
                        
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