Apparues sur le marché français en 2008, les boissons énergisantes revendiquent des allégations prônant des effets stimulants psychiques, antifatigue, antistress et sur la performance physique.
Leurs principaux constituants sont présents à des concentrations très élevées : la caféine (80 mg par canette de 250 ml, jusqu'à 150 mg et même 300 mg selon le format) ; la taurine (420 mg à 1 000 mg par canette alors que la consommation recommandée est 120 mg par jour) ; le glucuronolactone (600 mg par canette soit l'équivalent d'une année de consommation alimentaire). Sont également présents des extraits de plantes, type guarana et ginseng, des vitamines du groupe B, avec parfois un dépassement du seuil de toxicité pour les vitamines B6 et B12. Les glucides (105 à 150 mg/l, soit 9 sucres par canette) fournissent un apport calorique qui constitue un facteur de risque d’obésité. Ces sodas exposent aussi à des risques pour le cœur (hypertension, troubles du rythme pouvant aller jusqu’à l’arrêt cardiaque), et pour le système nerveux (troubles neurologiques et psychocomportementaux). Leur consommation se fait souvent lors de soirées festives entre amis et la prise concomitante de boissons alcoolisées accentue la sensation d’excitation et confère un sentiment d’invincibilité, tout en atténuant les effets propres de l’alcoolisation. Elles peuvent renforcer les comportements accompagnant l’ivresse et faciliter la dépendance à l’alcool. Leur consommation doit rester occasionnelle et limitée, en contrôlant les autres sources de caféine. L’encadrement de ces produits par les autorités de sécurité sanitaire ne dispense pas les professionnels de santé d’être vigilants, particulièrement chez les enfants, les adolescents et les femmes enceintes.
Un piège pour les sportifs
La consommation des boissons énergisantes dans un cadre sportif vient d'un manque de connaissance, mais aussi du conditionnement psychologique des sportifs, toujours à la recherche de stimulants ou de boosters de la résistance physique. Cependant, les effets de ces sodas sur la performance sportive sont loin d’être démontrés. Ils sont hypertoniques et ne protègent pas des crampes, nausées, vomissements ou diarrhées. De plus, ils sont acides (pH entre 3 et 4), or l'activité physique acidifie l'organisme. Leur faible teneur en sodium ne favorise pas l'absorption des glucides alors que la forte concentration en caféine majore le risque de déshydratation et les pertes d'électrolytes. Les glucides sont représentés essentiellement par du saccharose (26 g/25 cl) d'absorption rapide, mais sont dépourvus de sucres lents (maltodextrines).
D'autre part, une grande quantité de sucres juste avant l'effort contribue au risque d'hypoglycémie réactionnelle, avec coup de barre et contre-performance.
Seules les boissons énergétiques (ou boissons de l'effort, ou boissons isotoniques) répondent aux exigences de l’organisme à l’effort. Leur but affiché est d'aider les sportifs à remplacer l'eau, les électrolytes et l'énergie perdue lors d'une pratique sportive intense ou prolongée, et de stabiliser la glycémie. Leur appellation légale est définie par la présence obligatoire de glucides (dextrose, fructose, maltodextrines) dont la teneur est de 6 % à 8 %/l, de vitamines du groupe B essentiellement et de sels minéraux, dont le sodium (un ratio est obligatoire), le potassium, le calcium et le magnésium.
A la Une
Vaccinations, TROD, entretiens… combien de pharmaciens jouent le jeu ?
La gestion des indus à l’officine serait-elle la mission de trop ?
Substitution
Ouverture de 6 nouveaux groupes génériques, dont un antiépileptique
Exercice professionnel
Conventions avec les opérateurs de tiers payant : un manque à gagner pour les pharmaciens ?