La première ambition de Mon Espace Santé était de ne pas connaître le même sort que le dossier médical partagé (DMP), un outil qui n’aura jamais réussi à décoller car beaucoup trop peu utilisé par les professionnels de santé et les patients. Si l’on se fie aux chiffres de l’assurance-maladie et du ministère de la Santé, on peut déjà dire que Mon espace santé a fait mieux que son prédécesseur et ce, assez largement. « Aujourd’hui, 97 % des assurés ont ouvert un carnet de santé numérique », explique Hela Ghariani, déléguée ministérielle au numérique en santé lors d’une audition devant la commission des affaires sociales du Sénat le 19 février. « Un document de santé sur deux produit en France est aujourd’hui envoyé au patient dans Mon espace santé. En moyenne, quatre fois plus de documents y sont envoyés par mois qu'en 20 ans avec le DMP », ajoute Hela Ghariani. Autres chiffres parlants : « 18 millions de personnes ont activé leur compte sur Mon espace santé, soit 25 % de la population et nous recensons deux millions de visiteurs uniques par semaine, ce qui est quand même beaucoup », complète Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à gestion et à l’organisation des soins de la CNAM.
À mi-chemin
Compte tenu des nombreux écueils qui attendaient Mon espace santé au moment de son lancement, Marguerite Cazeneuve s’estime « fière du travail accompli ». Néanmoins, « nous sommes à mi-chemin de la traversée », admet-elle également. « Nous avons deux chantiers majeurs devant nous, complète Hela Ghariani. Aller chercher l'autre moitié des documents de santé qui ne sont pas encore mis sur Mon espace santé et faire en sorte que l’accès à l'information soit plus simple » pour les professionnels comme pour les patients. Améliorer le système, le rendre plus efficace, est d’autant plus important que les acteurs privés, Doctolib en premier lieu, pointent leur bout de leur nez dans le secteur du carnet de santé numérique. « Mon espace santé c’est le service qui soit public, gratuit souverain et pérenne et nous avons besoin qu’il soit défendu collectivement », insiste Marguerite Cazeneuve.
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