Le maire (Horizons) de Nice, Christian Estrosi, apporte son soutien aux pharmaciens, engagés dans un combat intense avec le gouvernement sur la baisse du plafond de remise sur les médicaments génériques. L’édile a écrit une lettre au ministre de la Santé, Yannick Neuder, pour le prévenir des conséquences économiques désastreuses que risque de subir le réseau. Un soutien important les officinaux même si Christian Estrosi a semble-t-il mal interprété certains chiffres.
Il y a quelques semaines, les pharmaciens niçois pouvaient se réjouir de l’ouverture d’une filière pharmacie au sein de la faculté de médecine de la ville. Depuis, les officinaux de la capitale azuréenne, comme leurs confrères et consœurs du reste du pays, s’inquiètent pour leur avenir, encore assombri par la baisse du plafond de remise sur les génériques. Une préoccupation partagée par le maire de Nice, Christian Estrosi, qui a décidé de prendre la plume pour défendre la cause des officinaux, comme le relaie le quotidien local « Nice-Matin ».
Dans un courrier adressé au ministre de la Santé, mais aussi sur le réseau social « X », l’ex-ministre de l’Industrie sous la présidence de Nicolas Sarkozy évoque des chiffres éloquents : « 800 pharmacies menacées de fermeture et jusqu’à 146 000 emplois pourraient être supprimés », alerte-t-il. Si la préoccupation du maire de Nice ne semble pas feinte, s’appuie-t-il pour autant sur les bonnes données pour appuyer son propos ? Comme l’explique Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) : « 146 000 c’est le nombre total d’emplois dans la pharmacie de ville environ, donc s’ils étaient tous supprimés il n’y aurait plus du tout de pharmacies. Enfin, 800 pharmacies menacées de fermeture c’est au contraire trop peu par rapport à nos estimations, ajoute-t-il. Avec un plafond de remise à 20 % (taux qui doit être en vigueur à partir de 2027), on anticipe la disparition de 20 à 30 % du réseau, soit entre 5 000 et 6 000 officines », détaille Pierre-Olivier Variot. En revanche, selon un sondage du syndicat réalisé en juin, 70 % des pharmaciens envisagent bien une baisse de leur masse salariale à cause de cette mesure sur les remises génériques et plus d’un pharmacien sur cinq redoute de devoir fermer son officine dans les cinq ans.
Dans la lettre adressée à Yannick Neuder, Christian Estrosi rappelle également que le nombre de pharmacies a déjà chuté dans son département des Alpes-Maritimes ces dernières années, passant de 464 en 2014 à 424 en 2024. L’élu, « saisi » par plusieurs pharmaciens inquiets a également tenu à rappeler au ministre l’importance des officinaux en matière de santé publique et d’accès aux soins. Il conseille donc au gouvernement d’envisager « d’autres solutions pour combler le déficit » de l’assurance-maladie.
Malgré ces inexactitudes comptables, Christian Estrosi reste un nouveau soutien important pour les pharmaciens. Il est loin d’être le seul. « Ce jeudi après-midi, j’ai reçu un coup de téléphone de l’ancien président de la République, François Hollande (aujourd’hui député de Corrèze), informe Pierre-Olivier Variot. Il m’a assuré qu’il était avec nous et qu’il nous aiderait à combattre cet arrêté à la rentrée ».
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