Selon une étude publiée par NèreS, le parcours de soins officinal (PSO), c’est-à-dire la dispensation de médicaments de prescription facultative par le pharmacien, permettrait de dégager des économies de l’ordre de 201 millions à 377 millions d’euros pour l’assurance-maladie et de 99 millions à 184 millions d’euros pour les assurances complémentaires.
Réalisée par PwC Strategy & pour NèreS, cette étude apporte sans aucun doute des arguments au législateur à la veille du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Cinq fois par an en moyenne, chaque Français souffre d’un « mal du quotidien ». Dans 23 % des cas, il se soigne à l’aide d’un médicament de prescription facultative, des compléments alimentaires ou encore des dispositifs médicaux grand public, accessibles sans ordonnance en pharmacie, sur le conseil de son pharmacien.
Chacune de ces prises en charge à l’officine des maux du quotidien évite de passer par la case médecin et génère une économie de 21,82 euros à l’assurance-maladie et de 10, 50 euros aux assurances complémentaires. Au-delà des coûts des médicaments, ce sont au total 144 millions de consultations médicales qui sont ainsi évitées. Ou encore, deux heures de travail quotidien par médecin généraliste. Sans ce parcours de soins officinal (PSO), le recrutement de 13 650 médecins généralistes serait nécessaire, pointe l’étude.
Mais pour impressionnants qu’ils soient, ces chiffres révèlent aussi une marge de progression. En effet, la France peut encore mieux faire en comparaison avec d’autres pays. Au Royaume-Uni, ce sont 27 % des maux du quotidien qui sont traités avec des médicaments de prescription facultative, et même près de la moitié (47 %) en Allemagne. C’est dire le potentiel que recèle la mise à disposition du pharmacien d’un plus grand nombre de molécules délistées. Une projection de l’étude reposant sur 99 molécules délistées dans au moins un pays des cinq pays européen étudiés ( 65 au Royaume-Uni, 41 au Portugal, 40 en Allemagne, 34 en Italie et 29 en Espagne*), mais pas encore en France, permet de quantifier les économies que pourrait réaliser le système de santé hexagonal en s’appuyant sur le conseil du pharmacien. Entre 201 millions et 377 millions de coûts pourraient être ainsi évités, dont 42 % sur le poste des médicaments.
Les produits de santé et de prévention de premier recours - qui regroupent les médicaments de prescription médicale facultative, les compléments alimentaires et les dispositifs médicaux grand public - accessibles sans ordonnance en pharmacie jouent, selon Luc Besançon, directeur général de NèreS, « un rôle indispensable en matière de santé publique. Ils permettent non seulement de traiter les maux du quotidien de manière efficace et accessible, mais aussi de générer des économies considérables pour notre système de santé. En libérant du temps médical et en contribuant positivement à l’économie, ce secteur montre son importance cruciale à la fois pour les patients et pour l’ensemble de la société ».
*Dans des aires thérapeutiques telles que le système respiratoire, la dermatologie, le système digestif, le système nerveux, le système musculosquelettique et le système génito-urinaire
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