L’ANSES propose de classer le cannabidiol (CBD) comme « présumé toxique pour la reproduction humaine » au niveau européen, d’après une analyse d’études disponibles dans le cadre de la mise sur le marché du médicament Epidyolex.
Le cannabidiol (CBD) pourrait être classé au niveau européen comme substance « présumée toxique pour la reproduction humaine », comme le propose l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). En réalisant une analyse des données disponibles sur le CBD, l’ANSES a en effet découvert que non seulement le CBD n’était pas enregistré comme il devrait l’être auprès de l’Agence européenne des produits chimiques, mais que des données cliniques et scientifiques disponibles sur les effets du CBD sur la spermatogenèse, sur le développement neurologique du fœtus et la mortalité périnatale devraient être pris en compte dans cette évaluation.
C’est à l’occasion de travaux dans le cadre de la classification harmonisée du cannabidiol lancés il y a deux ans, que l’ANSES a cherché une évaluation des risques sanitaires pour l’humain et l’environnement. L’agence pensait trouver les données exigées par le règlement européen REACH (Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques). Mais « aucune évaluation des risques sanitaires pour l’humain et l’environnement » de ce phytocannabinoïde produit par la plante de cannabis ou chanvre n’existe.
L’Agence s’est donc appuyée sur « l’analyse de la littérature scientifique et des données accessibles pour les essais précliniques conduits dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché d’Epidyolex, aux États-Unis et dans l’Union européenne ». Ce médicament contenant uniquement du cannabidiol est indiqué dans le traitement adjuvant de formes rares d’épilepsie chez l’enfant. Des études disponibles pour le singe, le rat et la souris ont mis en évidence des effets néfastes du CBD sur la spermatogenèse et la fertilité, ainsi qu’une augmentation de la mortalité périnatale et des altérations du neurodéveloppement.
L’ANSES propose sur la base de ces études que le CBD soit classé en catégorie 1B du règlement CLP : c’est-à-dire comme pouvant « nuire à la fertilité » et « nuire au fœtus », ainsi que comme pouvant être « nocif pour les bébés nourris au lait maternel ». Une information qui devrait être portée à la connaissance du public alors que la production et l’utilisation du CBD est en plein essor en France, qu’il est distribué dans certaines pharmacies, et que plus de 16,4 % des Français affirment en avoir consommé au moins une fois dans leur vie (2022).
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