L'Allemagne envisage d'autoriser certaines pharmacies à devenir de simples points de vente, sans pharmaciens et sans gardes, dans le cadre d'un plan de réorganisation des 18 000 officines du pays.
« C'est une véritable déclaration de guerre aux pharmaciens » : le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, vient de présenter un vaste plan de réorganisation des 18 000 officines du pays, dont certaines deviendraient de simples points de vente sans gardes de nuit et de week-end, ni préparatoires, voire sans pharmaciens diplômés. Des sortes de pharmacie low cost. De plus, il envisage d'autoriser les propriétés multiples, dont les capitaux resteraient toutefois aux mains des pharmaciens.
Nos confrères allemands ont perçu ces projets comme une « déclaration de guerre », et annoncé une série de grèves régionales et nationales, avec une montée en puissance jusqu'à fin novembre. Karl Lauterbach s'est bien gardé de les rencontrer personnellement lors de l'ouverture de leur congrès, hier à Düsseldorf, mais a dialogué avec eux depuis Berlin, pour leur expliquer que sa réforme allait dans leur intérêt et celui des patients. Il a essuyé les huées et les sifflets des pharmaciens, qui avaient revêtu pour l'occasion des gilets réfléchissants blancs, tandis qu'un grand nombre d'officines ont fermé pendant son intervention.
Déjà exécrables, les relations entre la profession et le Dr Lauterbach sont plombées par son refus de renégocier les honoraires, qui n'ont pas bougé depuis 2012, malgré l'inflation et l'augmentation des coûts. De plus, il a déclaré la semaine dernière que « les pharmaciens vivaient très bien et utilisaient les ruptures de stock pour faire peur aux patients, afin de justifier leurs revendications tarifaires ». Un « affront » pour l'association des pharmaciens, l'ABDA, que le nouveau plan du ministre ne risque pas de laver de sitôt…
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