Ces cinq dernières années, une pharmacie belge a fermé tous les dix jours. Pour autant, le Belgique conserve le deuxième réseau officinal le plus dense d'Europe avec 44 pharmacies pour 100 000 habitants, là où la France en affiche 30 pour 100 000 âmes.
« Leur survie passe par la fusion », affirme au quotidien « La Libre Belgique » Yannick Biot, comptable fiscaliste spécialisé dans les professions médicales et pharmaceutiques et professeur de gestion en pharmacie à l'Université catholique de Louvain (UCL). Pour lui, les pharmaciens belges n'ont pas le choix.
Depuis la loi de répartition de 1974, l’ouverture d’une officine en Belgique dépend d’une autorisation dans laquelle interviennent des critères démographiques et géographiques. L’expansion du nombre de pharmacies a été freinée mais pas suffisamment aux yeux de l’État qui, en 1999, a décidé d’un moratoire dont la validité a été prolongée jusqu’à fin 2019, rappelle le quotidien « La Dernière Heure ». De 2011 à 2016, 169 pharmacies ont fermé leurs portes, mais ce rythme est insuffisant pour Yannick Biot. Il note que le pays compte actuellement une pharmacie pour 2 200 habitants, alors que « pour arriver à un seuil acceptable de rentabilité, il faudrait arriver à un rapport de 1 pour 2 800 habitants ; ce qui suppose la disparition de quelque 750 officines dans les 10 prochaines années ». Soit un rythme d'une pharmacie tous les 5 jours, dont près de 130 à Bruxelles, 230 en Flandre et 390 en Wallonie. En France, on compte une pharmacie pour 3 401 habitants.
Le nombre de pharmacies baisse régulièrement en Belgique, non seulement par l'action de l'État, mais aussi par le développement de groupes de grosses pharmacies qui avalent des petits indépendants, tels que Medi-Market, Multipharma ou encore LloydsPharma. En mars dernier, la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block, l’Office des pharmacies coopératives de Belgique (Ophaco) et l’Association pharmaceutique belge (APB) ont signé un « cadre pluriannuel pour le patient avec les pharmacies d’officine » qui encourage les fusions, tout en renforçant le rôle du pharmacien en tant qu’acteur de première ligne.
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