Au lendemain de la tenue d’une réunion du comité de suivi des génériques en présence des différents acteurs de la chaîne du médicament, le Comité économique des produits de santé (CEPS) a rendu sa décision définitive concernant les baisses de prix qui doivent s’appliquer au 1er octobre. Les concessions accordées par le comité sont bien maigres…
Le 18 septembre, les syndicats représentatifs de la profession et les industriels ont critiqué avec virulence les nouvelles baisses de prix annoncées par le CEPS sur les génériques. Des commentaires que le comité a écoutés mais sans réellement en tenir compte. Dans sa décision définitive, rendue ce vendredi 19 septembre, l’instance précise trois légères modifications concernant son objectif premier, à savoir baisser progressivement les prix des génériques vers les prix réellement pratiqués. Ce ne sont plus 53 groupes génériques qui seront concernés par ces baisses de prix et de TFR, qui s’appliqueront dès le 1er octobre, mais… 52 ! En effet, la lévofloxacine a été retirée. « C’est une molécule en perte de vitesse, les fluoroquinolones sont de moins en moins utilisées », souligne Julien Chauvin, président de la commission Études et stratégie économiques de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). L’impact de ce retrait sera donc négligeable. Le CEPS envisage globalement des économies de 177,3 millions d’euros sur les génériques en année pleine (162,3 millions d’euros de baisse du CAHT) contre 200,5 millions d’euros dans son premier calcul.
Principale déception pour les pharmaciens, le maintien dans la liste de trois molécules (le rivaroxaban, le pantoprazole et l’atorvastatine), qui auraient dû être exclues de ces baisses tarifaires car ayant subi des baisses de prix dans les 24 mois précédents, conformément à la règle annoncée au départ par le CEPS. Mis au courant de ce problème, le comité n’a pas retiré dans sa décision finale les molécules problématiques mais… la règle qu’il avait lui-même définie ! « Cette façon de procéder montre à quel point le CEPS tient peu de cas des règles. Si elles ne sont pas bonnes, alors on les efface tout simplement. C’est particulièrement cynique », se désole Julien Chauvin. Le comité a tout de même accepté de retirer des mesures la spécialité de référence du groupe générique rivaroxaban, mais là encore, l’impact sera très faible. « Le rivaroxaban a un taux de substitution de 92 %. Les pharmaciens sont donc punis pour avoir trop bien substitué cette molécule, à l’avantage des comptes sociaux », ironise-t-il.
Si le CEPS a accepté de « minorer l’ensemble des baisses de 15 % » pour les 51 autres groupes génériques (voir tableau numéro 1), il a exclu de cet effort un seul groupe générique, qui n’est autre que… le rivaroxaban ! Ce dernier va en effet subir une baisse de 36,9 %. « Rien qu’avec cette ligne, la facture pour les pharmaciens est particulièrement salée, avec un impact que nous estimons à 43 millions d’euros pour le réseau », explique Julien Chauvin, toujours en désaccord avec le CEPS sur le calcul de la baisse de la marge officinale occasionnée par ces mesures tarifaires. « Le comité l’estime à 41,4 millions d’euros en tenant compte des dernières modifications, selon nos calculs, elle se situe plutôt à 78 millions d’euros. Ces dernières rectifications nous permettent donc de “sauver” 12 millions d’euros (la FSPF avait chiffré à 90 millions d’euros la baisse de la marge officinale en se basant sur le premier document envoyé par le CEPS) ». Très loin d’être satisfaisant. Président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Pierre-Olivier Variot voit lui aussi dans cette mesure un nouveau « coup de massue pour le réseau officinal ». « L’impact est d’un montant inédit pour les pharmaciens puisqu’il est cinq fois plus élevé que les plans de baisse annuels habituels. (…) Il est inacceptable que les officinaux supportent l’intégralité de ces plans de baisse », réaffirme-t-il. À noter enfin que le CEPS a également choisi de plafonner l’amplitude des baisses à 30 % concernant les cinq molécules visées par l’objectif de convergence des prix des référents vers ceux des génériques (voir tableau numéro 2).
Si l’USPO comme la FSPF sont bien sûr concentrées sur leur revendication principale du moment, l’abandon de l’arrêté du 4 août instaurant une baisse du plafond des remises sur les génériques, ce nouveau coup de rabot sur le prix des génériques est douloureusement vécu, surtout au vu de la méthode employée. Ces énièmes baisses de prix font également peser un autre risque, alerte Julien Chauvin. « Ces baisses de prix concernent des molécules importantes et il n’est pas impossible que certains génériqueurs décident de les retirer de leur catalogue. Nous surveillerons donc de près si des ruptures ne sont pas observées sur ces molécules dans les mois à venir », promet-il.


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