Le 77e Congrès national des pharmaciens se tient ce week-end des 11 et 12 octobre à Lyon, dans un contexte politique inédit. Une occasion particulière pour tracer des perspectives pour l’avenir de l’officine.
Le Congrès national des pharmaciens s’est ouvert ce samedi 11 octobre à Lyon quelques heures après l’annonce du retour de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre. « Sébastien Lecornu a fait un pacte de confiance avec nous, les pharmaciens. J’ai confiance en lui », a expliqué Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) dans son discours d’inauguration. C’est avec Sébastien Lecornu que les représentants des pharmaciens ont signé le protocole d’accord suspendant, jusqu’à la fin de l’année, l’arrêté du 4 août sur la baisse du plafond des remises appliquées aux médicaments génériques, et lançant une « mission flash » de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’Inspection générale des finances (IGF) sur les flux financiers de la distribution du médicament.
« Allons-nous arriver en trois mois à un changement de modèle économique ? Je n’en suis vraiment pas sûr », déplore Philippe Besset. Mais d’ores et déjà, la FSPF a posé les jalons. Hier, lors d’une réunion plénière, les présidents départementaux, le bureau national et le conseil d’administration du syndicat ont décidé de lancer une grande consultation auprès des pharmaciens pour recueillir leurs idées sur le changement à opérer sur le mode de rémunération, et plus largement sur le modèle de l’officine. Les présidents départementaux seront chargés de rassembler les idées sur le terrain. « Parallèlement, avec nos experts, IQVIA et des universitaires, nous poursuivrons les réflexions qui viendront compléter celles de l’IGAS et de l’IGF », précise Philippe Besset. L’enjeu est donc bien de dépasser la crise des remises génériques pour réviser le modèle économique de l’officine.
Mais pour l’heure, la baisse du plafond sur les remises génériques reste le sujet central de ce début de congrès. Le président de la FSPF s’est même adressé aux laboratoires pharmaceutiques : « Je demande solennellement aux industriels de jouer le jeu du nouvel arrêté et de remonter à 40 % les lignes qui étaient tombées à 30 % au mois de septembre. Certains le font déjà », a tenté le président de la FSPF.
Plus globalement, c’est un appel à la substitution des biosimilaires que lance Philippe Besset, avec un objectif ambitieux : « 95 à 97 % de substitution. Ce doit être votre objectif de tous les jours, celui des titulaires, celui de leurs équipes. C’est la seule voie pour l’année prochaine, tant pour l’assurance-maladie que pour les pharmaciens, de sortir la tête de l’eau. » Philippe Besset explique : « C’est un accord gagnant-gagnant pour tout le monde : les laboratoires, l’assurance-maladie, nos patients, l’économie des officines, mais aussi pour l’innovation, pour permettre de financer des thérapeutiques innovantes pour les Français. »
Une entrée qui donne le ton du congrès, centré sur les questions pratiques des pharmaciens : complexification administrative, lutte contre les fraudes, prix du médicament…
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