Après quatre longs jours de silence, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a enfin reçu des nouvelles de son président à Mayotte, Gérard Eap. Dans un message adressé ce matin, il témoigne de la tragédie qui a frappé l’archipel samedi et des difficultés qu’il rencontre pour poursuivre son exercice professionnel au service d’une population endeuillée et sinistrée.
Quatre jours après le cyclone qui a ravagé Mayotte et qui l’a privé de batterie et d’électricité, Gérard Eap, titulaire à Dzaoudzi, a enfin pu donner des nouvelles à ses confrères et ses consœurs du syndicat dont il est président sur l’archipel. Dans un témoignage édifiant, il décrit la situation dantesque que vit la population depuis le passage de Chido samedi.
« Des morts en pagaille que les autorités ne veulent pas considérer. Les dialyses se sont arrêtées, les survivants parmi les dialysés ont pu être évacués. Je veille la nuit à côté de la pharmacie pour éviter les pillages et j’essaie de remplir mon rôle de pharmacien la journée. Mais sans eau et sans électricité, les maladies commencent à apparaître. (…) Je soigne des bras et des jambes coupés. On m’a même amené un enfant décédé pour savoir ce que je pouvais faire. Je donne à ceux qui ne peuvent pas payer ou n’ont pas de Sécu. On essaie de faire honneur à la profession, mais même en humanitaire je n’ai jamais vécu cela. Certains confrères sont restés fermés car ils sont hors du territoire et sans nouvelle de leurs salariés. La pharmacie de mon voisin a été pillée car elle n’a plus de toit. J’essaie d’avancer, mais c’est dur avec des gens qui sont au fond du gouffre autour de moi. Les infirmiers de l’hôpital ont démissionné (…). Il n’y a quasi-pas de médecins. Je crois que vous avez aussi beaucoup plus de nouvelles de nous. Ici, on ne nous informe de rien. Les gendarmes et l’armée ont regardé la population dégager les routes sans aider… »
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