Le site Mapjaro cartographie les prix de Mounjaro en pharmacie, selon ses différents dosages. À date, quelque 1 600 prix sont indiqués pour près de 900 officines sur toute la France, essentiellement remontés par les patients. Présentation.
C’est en étant elle-même très vite confrontée à de fortes variations de prix sur Mounjaro (tirzépatide) que Cellya Sirot a pris l’initiative de créer le site Mapjaro, qui centralise les prix de cet analogue du GLP-1 en pharmacie. « J’ai commencé par comparer les tarifs en me déplaçant avec mon ordonnance, puis j’ai vu sur différents groupes de discussion que de nombreux patients faisaient face au même problème. J’ai donc décidé de créer un outil simple et neutre pour centraliser ces informations », raconte la jeune femme, dont le métier est développeur web. Mis en ligne le 4 juin 2025, le site recense aujourd’hui plus de 1 600 prix relevés dans 800 à 900 pharmacies, partout en France. Un succès. Depuis son lancement, Mapjaro a comptabilisé environ 30 000 visiteurs uniques, mais la publication de plusieurs articles de presse en août a fait bondir les chiffres : de 14 000 visiteurs uniques en juillet, la fréquentation est passée en août à 46 500 visiteurs uniques. Au 25 août, le site a enregistré 256 000 visites (contre 24 000 en juillet).
En pratique, dans environ 99 % des cas, ce sont les patients qui communiquent les prix constatés en officine via un mail. « J’ai fait le choix de ne pas mettre de formulaire en ligne. Le fait d’envoyer un mail implique davantage l’utilisateur, plus qu’un formulaire qui peut être rempli de façon très rapide pour y mettre des fausses informations. » Quelques pharmacies partagent aussi activement leurs données ou les mettent à jour. Certains prix ont le statut « certifié », signifiant qu’ils ont été vérifiés par la pharmacie elle-même ou par une preuve d'achat (date, prix et grammage visibles sur le ticket de caisse ou la facture).
Des différences de plusieurs dizaines d’euros
Un constat : les prix entre pharmacies peuvent varier de plusieurs dizaines d’euros pour une même référence. Globalement, « le prix dépend du dosage, résume Cellya Sirot. Le Mounjaro 2,5 mg reste généralement le moins cher, tandis que le 15 mg est plus onéreux. » Depuis sa création, Mapjaro a-t-il fait baisser le prix constaté de Mounjaro en pharmacie ? « Je ne pense pas que le site ait eu une influence directe sur l’évolution des prix, répond Cellya Sirot. Depuis la commercialisation du Mounjaro en France il y a environ neuf mois, on constate des écarts qui peuvent aller de quelques euros à une trentaine d’euros. Certaines pharmacies ont légèrement baissé leurs prix, d’autres les ont augmentés, sans qu’on puisse attribuer ces variations à Mapjaro. »
Le site n’est pas là pour faire la promotion d’un médicament ou d’une officine, insiste Cellya Sirot : « Mapjaro est un projet indépendant, financé uniquement par mes propres moyens et réalisé sur mon temps libre. Il n’y a ni publicité, ni sponsors, ni inscriptions : l’objectif est que le plus grand nombre puisse accéder librement à une information transparente. » La jeune femme est seule pour gérer cette base de données, elle y consacre environ une heure par jour. Pas le temps pour développer une cartographie des prix des autres analogues du GLP-1 indiqués dans le traitement de l’obésité (Wegovy, Saxenda) pour l’instant. De plus, « Je souhaite garder l’accès de Mapjaro gratuit, ajoute Cellya Sirot. Le traitement de l’obésité en France est très laborieux et très coûteux, l’idée n’est pas de rajouter des frais supplémentaires aux personnes ou d’alourdir leur charge mentale. » Tout comme le site se refuse toute publicité pour éviter la promotion de remède miracle contre l’obésité, comme sur plusieurs médias.
Pour aller plus loin, Cellya Sirot développe avec un ami une application visant à accompagner les patients souhaitant perdre du poids, « un peu comme un journal de bord ». Un sondage est proposé aux utilisateurs de Mapjaro sur le site. « C’est la continuité et c’est peut-être ce qui permettra de financer Mapjaro à l’avenir », conclut Cellya Sirot.
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