300 millions d’euros. C’est le delta observé entre les chiffres déclarés par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) lors de l’Observatoire de suivi de l’économie du 30 avril et les données communiquées par GERS Data, Ospharm et IQVIA concernant la rémunération perçue par le réseau officinal en 2024. L’écart est particulièrement marqué cette année. « Ce qui veut dire que l’avenant 1 a été mal calibré. Il y a forcément un souci », commence Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). De plus, « deux autres éléments n’ont pas été pris en compte : les baisses génériques prévues pour 2025 et les pertes liées au déremboursement des TROD Covid, poursuit-il. Ce sont donc encore une centaine de millions d’euros qui risquent d’être perdus par le réseau ». Une menace dont les finances de l’officine se seraient bien passées, et qui ajoute à la motivation du syndicat d’ouvrir, dans les meilleurs délais, des négociations pour un avenant 2. Pierre-Olivier Variot a d’autant plus d’espoir de voir sa revendication aboutir qu’un nouvel avenant est indispensable pour inclure les nouvelles missions récemment évoquées par François Bayrou, l’actuel chef du gouvernement.
Rédhibitoire
De même, l’USPO revient sur son refus de signer la réforme de la classification. Car si le syndicat plaide en faveur d’une rénovation des grilles tarifaires, le coût de cette réforme, estimé à plus de 170 millions d’euros soit l’équivalent d’une augmentation de 3 % du point officinal est rédhibitoire. « L'activité de la pharmacie est de plus en plus faible et notre rémunération de moins en moins bonne. Les officines n’ont donc pas les moyens de financer une augmentation du point », argumente Catherine Hourtiguet. Signée par la FSPF, la réforme de la classification entrera malgré cela en vigueur dans toutes les officines après la parution de l’arrêté d’extension au « Journal officiel ».
Enfin, les ROSP cristallisent les tensions au sein du réseau. « Le fait de couper et fragmenter les paiements rend invérifiable leur justification et donc leur vérification », critique Pierre-Olivier Variot. Le syndicat demande à la CNAM la mise en place d’un tableau justificatif des paiements. « La transparence, c’est dans les deux sens », conclut son président.
Arthur-Apollinaire Daum
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