Deux coopératives de services (Welcoop et Astera) et cinq groupements coopératifs réunis dans un collège propre à la pharmacie, au sein de la Fédération du commerce coopératif et associé (FCA), appellent les pharmaciens à les rejoindre et les autorités à valoriser ce modèle. Pour Dominique Pautrat, président du directoire de la coopérative Welcoop, c’est la meilleure décision à prendre pour un pharmacien qui défend une pharmacie libérale et indépendante.
Le collège des pharmacies de la Fédération du commerce coopératif et associé (FCA) a entamé, lundi 19 mai, son tour de France par Douai (Hauts-de-France). Première étape d’une série de tables rondes pour valoriser le modèle coopératif comme solution aux enjeux de la pharmacie. De la désertification médicale à la perte d’attractivité de la profession, en passant par la financiarisation de l’offre de soins. Le collège, créé en décembre dernier par sept groupements (Astera, Elsie, Giphar, Giropharm, Totum, Socopharm et Welcoop), sort de l’ombre avec deux objectifs : appeler les pharmaciens à rejoindre un modèle qui permet l’indépendance dans la solidarité et demander aux pouvoirs publics de reconnaître ses vertus.
À ce titre, Dominique Pautrat, président de Welcoop, et fervent défenseur de ce modèle, a expliqué le 20 mai aux Rencontres de la FCA à Paris, les avantages de rejoindre une coopérative dans un contexte de désindustrialisation. « Les pharmaciens qui se se sentent concernés par l'avenir libéral et indépendant de leur métier ont aujourd’hui deux solutions pour améliorer la rentabilité de leurs officines, a-t-il expliqué : d’un côté, faire preuve d'énergie et d'idées, développer la parapharmacie, le maintien à domicile, etc. Et de l’autre côté, réfléchir à intégrer la marge de leurs fournisseurs grâce à leur coopérative. »
Welcoop, qui rassemble 4 891 adhérents, a ainsi « développé les moyens industriels de produire des couches dès 1969, puis des produits du diabète, de la dermocosmétique, des pansements (Welcoop étant numéro 3 sur les pansements), des génériques (huitième génériqueur), de l'informatique dans des proportions incroyables, a commenté Dominique Pautrat. Puisque nous sommes numéro un sur l'informatique des pharmaciens, mais aussi numéro un sur trois ou quatre autres professions de santé en France et ailleurs. Cela crée des bénéfices, redistribués aux pharmaciens et qui améliorent leur compte de résultat. Ces revenus de redistribution au réseau renforcent ensuite le maillage officinal. C’est un cercle vertueux. »
En termes d’interpellation des autorités, Dominique Pautrat, avance que tous au sein du collège, qui rassemble 15 071 adhérents, partagent la même vision : « Si nous voulons maintenir une pharmacie libérale et indépendante, nous devons créer de la valeur, poursuit-il. C’est pourquoi nous demandons aux autorités que nos investissements soient reconnus à travers un régime d'amortissement spécifique, lorsqu'ils sont la redistribution des subsides du financement du système santé. »
Cette volonté de visibilité est le maître mot de la FCA, cette année : « Faire entendre notre différence pour faire la différence. » Jean-Pierre Dry, le président de la FCA, a ainsi appelé à « être visible des autorités qui voient surtout l’industrie et beaucoup moins le commerce » comme levier de croissance économique. En 2024, les commerces coopératifs et associés ont représenté 209 milliards de chiffre d’affaires, en augmentation de + 4 % par rapport à 2023. Cela représente 33 % des entreprises de commerce, 41 000 chefs d’entreprise, 650 000 salariés et 52 000 points de vente.
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