2023 fut une année noire pour Delphine Bossut. « Mon officine est incendiée lors des émeutes. Quelques semaines plus tard, ma sœur est écrasée par un conducteur sous l’emprise de stupéfiants. Deux chocs. Deux luttes. Deux raisons de ne jamais lâcher », résume-t-elle aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Cette férue de running qui avait vécu le Covid « comme un marathon, avec des checkpoints », elle ne voyait pas, cette fois, la ligne d’arrivée se profiler. Pourtant, plutôt que d’abandonner, elle a gardé le cap qui la guide depuis toujours. Dès le CP, elle disait vouloir être pharmacienne. Dès la 2e année de faculté, elle travaillait le samedi et les vacances scolaires en pharmacie.
Atout de la résilience de Delphine Bossut : la communication
Transcender le sentiment d’échec
Après avoir subi coup sur coup deux injustices de la vie, Delphine Bossut décide de vendre son officine. « Moi qui suis passionnée, j’ai fini par ne plus être résiliente. Au moment de la vente le 30 avril 2024, je me suis demandé comment transformer ce sentiment d’échec en victoire », se souvient-elle. La grande sportive ne baisse pas les bras. Elle s’inscrit à l’édition d’avril 2025 du Marathon des Sables Legendary, pour 250 km dans le désert. Et fait le choix de redevenir pharmacienne salariée. Finalement, on vient la chercher. « Je référençais la gamme de compléments alimentaires Les Préparations de l’Apothicaire avec laquelle j’ai énormément bénéficié d’accompagnements stratégiques en tant que titulaire et de formations pour mon équipe, et ils m’ont sollicitée pour accompagner leurs clients », raconte-t-elle. À ce titre, elle forme au conseil associé, notamment aux questions ouvertes pour comprendre le besoin du patient. Parmi les premières équipes coachées, figure celle de la Pharmacie Berdugo à L’Haÿ-les-Roses (94), chez un confrère qu’elle connaît et qui… la recrute sans délai ! Ce sont déjà deux victoires en quelques semaines.
Le travail sportif et mental m’a permis de transformer mon sentiment d’échec en victoire
Epauler et être épaulée
Aujourd’hui, Delphine Bossut est salariée à temps plein et auto-entrepreneure deux jours par semaine. « J’adore avoir pu garder cette fibre entrepreneuriale en tant que coach. Et je suis épanouie dans l’officine, j’échange énormément avec le titulaire », dit-elle un an jour pour jour après avoir vendu sa pharmacie. Un équilibre qu’elle trouve d’autant mieux qu’elle sait recourir à de l’aide. Déjà en devenant titulaire d’une officine où elle avait été adjointe pendant des années, elle avait commencé par se former. « J’ai fait un très gros travail sur moi-même. Notamment en management. C’est très compliqué de reprendre une officine après avoir été adjointe », reconnait-elle. Depuis, elle suit notamment les conseils de son « mentor » en management Pauline Laigneau… « Je voulais avoir un esprit plus résilient au quotidien car, comme titulaire, on rencontre de vraies difficultés de RH… », analyse-t-elle avec lucidité. En fait, comme lors d’un marathon, la pharmacienne accepte les ravitaillements !
Communiquer
Autre atout de la résilience de Delphine Bossut : la communication. « Pauline Laigneau m’a donné de très bons conseils comme prévoir des entretiens très régulièrement au départ, faire des réunions d’équipe très souvent, ne pas hésiter à partager son émotion… car communiquer est la clé du succès ». Sa communication passe aussi par les réseaux sociaux. Sur le compte de son officine, elle annonçait par exemple ses tables-rondes à destination de ses patients (sur le stress, le sommeil…). Aujourd’hui, ses posts figurent sur son propre compte « passion-officine » (un nom à son image), mais à l’époque, elle était en avance sur son temps. « J’ai même eu un rappel à l’ordre de mon syndicat », glisse-t-elle. Son endurance de marathonienne et son expérience de titulaire communicante sont aujourd’hui des atouts clés pour Delphine Bossut. « Quand je suis arrivée sur les derniers kilomètres du Marathon des Sables, j'ai su que je ne regrettais pas mon choix », confie-t-elle au lendemain de la course. Mieux : « Ce travail sportif et mental m’a permis de transformer mon sentiment d’échec en victoire », dit-elle, s’imaginant même, plus tard, dans un coin de Bretagne, à la tête d’une… officine. « Ma passion pour ce métier ne s'éteindra jamais » conclut-elle. Toujours positive.
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