Dans un rapport encore provisoire révélé par « Le Canard enchaîné », la Cour des comptes dénonce de nombreux dérapages dont l'Ordre des médecins se serait rendu coupable.
Un rapport au vitriol. C'est en tout cas ce que préparerait la Cour des comptes, après un an d'enquête sur les « dérives » du Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM), si l'on en croit la dernière édition du « Canard enchaîné ». Le journal satirique prend soin de préciser que ce rapport est encore provisoire, ce qui signifie qu'il peut être amendé. Cependant, selon le palmipède, les faits reprochés au CNOM sont suffisamment graves pour que la Cour des comptes envisage de saisir la justice.
Ainsi, des abus sexuels commis par des médecins, condamnés par la justice ou placés sous contrôle judiciaire, n'auraient fait l'objet d'aucune poursuite disciplinaire. Certains conseillers ordinaux auraient d'autre part tendance à privilégier le recrutement familial au sein de l'institution, avec des hausses de salaires vertigineuses. Du matériel informatique (ordinateurs, tablettes, iPad, portables…) se serait par ailleurs volatilisé au cours de ces dernières années, pour un préjudice de 300 000 euros. Les frais et indemnités versés aux élus du Conseil national se seraient également envolés au cours de ces dernières années, atteignant pour « le plus chanceux » jusqu'à 90 000 euros par an. Sont également épinglés l'absence de convocation ou de poursuites disciplinaires de médecins ayant profité des largesses de laboratoires, malgré la loi de 2011 encadrant les relations médecins-industrie, ainsi que l'aménagement, en 2016, de nouveaux locaux, sans appel d'offres, ni mise en concurrence et contrat…
Selon ce pré-rapport, la comptabilité de l'Ordre est « insincère », la Cour des comptes allant jusqu'à dénoncer des « écritures délibérément faussées ». Interrogé par le « Canard », le président du CNOM se défend en mettant en cause les retards de l'État sur certains textes et indique qu'il tiendra compte « des remarques positives qui nous permettront d'améliorer notre gestion ».
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