Débusqué par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour la vente d’un mélange homéopathique pour lutter contre le Covid-19, un pharmacien de l’Hérault vient d’être condamné en appel pour tromperie. Il écope d’amendes et de la confiscation du produit de ses ventes.
Alors que l’épidémie de Covid s’installe en France et que le tout premier confinement est décrété, un pharmacien de Vailhauquès, près de Montpellier, a l’idée de proposer un mélange homéopathique de son cru pour lutter contre l’infection. Son officine est spécialisée dans les préparations homéopathiques. En quelques jours, ses tubes de granules à environ 10 euros baptisés « Épidémie 19 » s’écoulent à grande vitesse, que ce soit au comptoir de son officine ou sur son site Internet. Du 16 au 26 mars, il vend ainsi près de 800 tubes pour une recette de 6 244 euros.
Las, la DGCCRF y voit une tromperie du consommateur, pointe « un faux remède homéopathique contre le Covid-19 », retire le produit de la vente et dresse un procès-verbal. Le pharmacien est placé en garde à vue, le produit de ses ventes est saisi et il est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour tromperie. Pour le procureur de la République, qui souligne que « des posologies étaient présentées à titre préventif et curatif », il s’agit sans conteste d’une « tromperie caractérisée ». De fait, sur son Internet, on pouvait lire qu’un « tube granule contenant les souches homéopathiques » pour aider à lutter contre le Covid avait été spécialement fabriqué, avec la recommandation de prendre « trois granules par jour pendant trois jours » en préventif et « trois granules toutes les six heures » en curatif.
Le titulaire se défend en évoquant une maladresse, une annonce rédigée à la hâte, la volonté d’aider des personnes en demande de traitement et à qui rien n’était proposé. Dont acte, il est relaxé en première instance en juin 2020, mais le parquet décide d’interjeter appel. Cette fois, l’officinal est déclaré coupable. Il est condamné à deux amendes de 5 000 euros et la confiscation des 6 244 euros issus des ventes de sa formule homéopathique.
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