Téléphoner à Isabelle Chopineau, c’est tomber sur quelqu’un de souriant, enthousiaste, positive. Et pourtant la titulaire de la pharmacie de Vailly-sur-Sauldre, aurait bien des raisons d’être inquiète et grognon. Ce n’est pas son tempérament. Rapidement après son installation dans ce village de 700 âmes dans le Cher, on la repère et la sollicite pour rejoindre l’Ordre.
Aujourd’hui, en plus de piloter son officine rurale entourée d’un adjoint et de trois préparatrices, Isabelle Chopineau est aussi présidente du Conseil régional de l'Ordre des pharmaciens (CROP) du Centre-Val-de Loire. Cette mission chronophage la mobilise beaucoup pour des réunions mais c’est plutôt le terrain qui l’attire. « Dans Conseil de l’Ordre, il y a conseil et ordre. Je m’attache surtout au conseil de mes confrères en difficulté. Et s’il faut mettre de l’ordre, je m’y mets mais c’est ce que je déteste le plus », lance cette gentille qui préfère épauler plutôt que lever le ton. Notamment avec les pharmaciens en herbe ! Ainsi, on la voit dans les universités. « Aux étudiants en première année, j’explique le métier en officine. En fin d’études, j’interviens aussi par exemple à propos de la financiarisation aux côtés d’une avocate, ou des sanctions disciplinaires », raconte-t-elle avec conviction. En novembre dernier, face à un étudiant de la Corpo de la faculté de pharmacie de Tours où elle a décroché son diplôme de pharmacien, elle insistait : « Faire pharma, c’est super sympa ! ». Et ce, sans être mono maniaque de la Croix Verte. « Faire pharma, c’est aussi avoir diverses opportunités de carrière. On peut avoir plusieurs métiers dans sa vie », exposait-elle.
Venir en aide ? un réflexe
La vie aurait bien pu lui réserver autre chose que le comptoir. « Quand j’ai fini mes études, je me suis demandé si j’étais faite pour l’officine », se souvient-elle. Résultat, elle part à Lille pour décrocher un DESS de toxicologie de l’environnement. Là, elle rencontre par exemple un directeur de la police scientifique et un pharmacien sapeur-pompier. C’est le déclic. En rentrant dans sa région d’origine, elle rejoint le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Cher et devient pharmacien sapeur-pompier volontaire. Le jour où nous l’appelons, elle s’apprête à consacrer une demi-journée pour remplacer son confrère du SDIS de la Nièvre. « Je vais préparer des commandes, m’occuper des courriers… », explique la colonelle formée aux risques chimique, bactériologique et nucléaire. Cela tombe bien : son officine est située dans le périmètre d’une centrale nucléaire. A ce titre, elle participe avec aisance à la distribution de comprimés d’iode à la population. Et comme c’est l’unique élue du conseil central de la section A de l’Ordre à être directement concernée, elle est référente nationale sur le sujet. Et hop, une casquette de plus !
Dans le même esprit de capitaliser sur un diplôme qui ouvre quantité de portes, elle s’engage aussi auprès de l’association Pharmacie humanitaire international (PHI), avec laquelle, quand elle était adjointe, elle a assuré des missions en Grèce. Aujourd’hui, elle conserve le réflexe d’aider financièrement, voire techniquement. Ce dynamisme contagieux, elle l’utilise aussi sur le terrain. Ainsi cela fait des années, qu’elle travaille avec l’Agence régionale de santé (ARS) et une sénatrice du Cher à la création d’une antenne pharmaceutique dans le village de La Chapelle d’Angillon, qui a perdu sa pharmacie avant le Covid, malgré la présence d’un pôle médical. Les titulaires voisins ont été réunis en présence du sous-préfet, de représentants syndicaux… et l’annexe pourrait bien voir le jour d’ici à la fin de l’année sous la houlette de l’un d’entre eux. Entre temps, il a fallu « rappeler la réalité du terrain » aux instances chaque fois que nécessaire, rédiger le cahier des charges, répondre aux quantités de questions de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS)…
Son secret pour garder le rythme ? Etre attentive aux messages de son corps. « Si je suis fatiguée, je m’arrête une demi-journée et je fais la sieste », dit-elle en toute simplicité. Et grâce à cette auto-prescription, la voilà repartie pour deux ou trois mois ! « Ce qui me motive tous les jours, c’est le soin de mes patients. Je suis une passionnée. Et, finalement, je suis faite pour être pharmacienne d’officine, le reste c’est un plus pour pimenter les choses », conclut la dynamique quinqua.
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