Il va falloir s’habituer à ce nouvel acronyme : ESCAP pour Équipes de soins coordonnées avec le patient (ESCAP). Auprès des MSP et des CPTS, ce nouveau dispositif entre dans la catégorie de la coordination des soins, sous la forme du plus petit dénominateur commun, puisqu’il s’agit de faire interagir, avec l’accord du patient, trois professionnels de santé, dont au moins le médecin référent.
L’ESCAP entre aujourd’hui, le 24 mars, pour trois ans dans sa phase d’expérimentation. Centrée sur le patient, l’ESCAP concerne quatre situations. Elle s’adresse aux patients polypathologiques chroniques de plus de 65 ans, aux patients en soins palliatifs, aux patients ayant fait un AVC et ayant été hospitalisés il y a moins d'un an, et enfin aux patients diabétiques (type 1 et 2) sous insuline. Le professionnel de santé s’appuiera sur la grille d’inclusion élaborée par l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS)*, validée par l’assurance-maladie et la Haute Autorité de santé pour inclure les patients (le patient doit recueillir un score d’au moins 13 sur les 26 items, et 14 sur 28 pour les femmes enceintes). Selon les projections, au moins 5 millions de personnes pourraient être accompagnées au sein d’une ESCAP.

Il s’agit également d’une nouvelle évolution de l’interprofessionnalité : l’ESCAP est plus souple, moins contraignante, mais aussi plus éphémère que les autres structures de coopération interprofessionnelle. Ce dispositif, qui a fait l’objet d’un avenant entre l’assurance-maladie et l’UNPS, dans le cadre de l’accord-cadre interprofessionnel (ACIP), prévoit par ailleurs une rémunération forfaitaire pour les professionnels de santé engagés dans une ESCAP, sous la forme du forfait structure ou ROSP structure. Christophe Wilcke, président de l’URPS pharmaciens Grand Est et vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), se félicite qu’il soit intégré à la nomenclature. « Les codes actes ont été créés et permettent de renseigner l’entrée et la sortie du patient », déclare-t-il, précisant qu’un forfait de 100 euros sera versé dès lors qu’un professionnel de santé aura participé à 5 ESCAP minimum par an. En supplément, un forfait de 100 euros sera versé pour l’utilisation – obligatoire – d’une messagerie sécurisée de santé (MSS) dans le cadre des échanges entre professionnels de santé. Une évaluation – qualitative et quantitative – de cette expérimentation sera effectuée à 18 mois et à 36 mois afin de mesurer, notamment, les entrées et les sorties des patients par typologie de cercle de soins.
* Dont sont membres la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
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