Santé publique France alerte dans un bulletin publié hier sur une reprise des cas d’infections invasives à méningocoques (IMM), dont le nombre et la létalité annuels n’ont jamais été aussi importants depuis 2010.
Pour le seul mois de janvier 2025, 90 cas d’infections invasives à méningocoques (IMM) ont été enregistrés. Des données communiquées par Santé publique France dans son bulletin du 19 février et qui ne sont pas encore consolidées. Parmi ces cas, 13 décès sont à déplorer « essentiellement chez des adultes dont des jeunes adultes, ce qui témoigne de la sévérité de ces infections », relève Santé publique France. « Deux grappes de cas d’IIM B ont été identifiées en janvier : trois cas d’IIM B chez des étudiants à Lyon, et trois cas d’IIM B dans une même famille dans l’Ille-et-Vilaine. Ces grappes de cas ont donné lieu à des mesures visant à prévenir le risque d’IIM dans les populations concernées », note le bulletin.
Ces données témoignent de la sévérité des IIM et de leur potentiel de transmission. En effet, le nombre de cas survenus le mois dernier est équivalent à celui du pic atteint en décembre 2022 lors du rebond post-pandémique de Covid. Mais elles corroborent également la tendance observée en 2024, année au cours de laquelle 615 cas d’IIM ont été déclarés en France, soit le plus grand nombre annuel de cas jamais enregistré depuis 2010. 50 décès ont été déclarés entre les mois de juillet 2024 et janvier 2025, soit une létalité globale de 13,7 %.
De manière générale, la létalité des IIM W reste particulièrement élevée, soit 19,8 % contre 12,5 % pour les IIM B et 10,4 % pour les IIM Y. Des statistiques d’autant plus inquiétantes que Santé publique France relève dans une comparaison des caractéristiques des IIM survenues au cours des mois de décembre-janvier lors des saisons 2022-2023 et 2024-2025 des analogies en termes d’âge et de sérogroupe. Si les IIM liées au sérogroupe B restent les plus fréquentes, les IIM W et Y ont fortement augmenté ces dernières années par rapport à l’incidence relevée avant la pandémie de Covid.
De manière générale, les épidémiologistes sont enclins à attribuer l’augmentation des IIM en janvier 2025 à la sévérité de l’épidémie de grippe pendant la saison 2024-2025. « En effet, déclarent-ils, il a été montré que les infections par le virus de la grippe peuvent augmenter le risque d’infection invasive à méningocoque. » Le risque d’IIM est élevé chez les nourrissons dans les premiers mois de vie, population pour laquelle la vaccination contre les infections à méningocoques ACWY et B est obligatoire depuis le 1er janvier 2025. Pour autant, de nombreux cas surviennent chez les adolescents et les adultes ce qui a incité les autorités à inscrire la recommandation de la vaccination de tous les adolescents de 11 à 14 ans contre les IMM ACWY au calendrier vaccinal 2024.
Par ailleurs, les pharmaciens sont autorisés à prescrire et administrer les vaccins méningococciques tétravalents ACWY aux personnes cibles âgées d'au moins 11 ans.
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