Désertification médicale, pharmaciens à la retraite : les départements les plus menacés

Alors que les déserts médicaux tiennent le haut du pavé de l’actualité parlementaire, le cabinet de conseil La longue vue publie ses projections de la désertification pharmaceutique à l’aube de la prochaine décennie.

S’appuyant en partie sur les statistiques démographiques à 2050 publiées par l’Ordre national des pharmaciens en janvier dernier, les experts du bureau d’études La longue vue identifient les zones où la baisse des effectifs professionnels se fera le plus cruellement ressentir. Et risquera par là même de devenir problématique en termes d’accès au médicament. Annoncé pour 2032 par l’instance ordinale, le reflux du nombre de pharmaciens touchera en effet inégalement l’Hexagone, analyse La longue vue qui a croisé les départs à la retraite des pharmaciens titulaires jusqu’en 2032 avec des indicateurs territoriaux, tels que la densité médicale, la démographie et l’accessibilité. Ainsi, les titulaires qui prendront leur retraite seront les plus nombreux dans les départements suivants : Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Meurthe-et-Moselle, Oise, Pas-de-Calais, Rhône, Seine-et-Marne. Mais c’est dans ce dernier, ainsi que dans 14 autres (Ain, Aube, Cher, Eure, Eure-et-Loir, Indre, Loir-et-Cher, Loiret, Mayenne, Nièvre, Saône-et-Loire, Val-d’Oise, Yonne et Yvelines), que le risque de désert médical sera le plus élevé.

La conjonction de ces deux phénomènes aura des conséquences sur le maillage territorial qui s’en trouvera nécessairement fragilisé, prévoit La longue vue : « A l’horizon 2032, plus de 70 % des communes seront dans un désert médical en 2032 et plus de 4 pharmaciens sur dix partiront à la retraite », estime le cabinet de conseil. La situation sera particulièrement problématique pour le réseau officinal dans certains départements. Ainsi, en Seine-et-Marne, 90 % des communes seront dans un désert médical et 6 pharmaciens titulaires seront à la retraite. Dans une moindre mesure, l’Essonne et la Vendée connaîtront la même situation avec, respectivement, 81 % et 72 % de leurs communes dépourvues de médecins. Cinq, voire six titulaires auront également cessé leur activité professionnelle. De même, les départements du Loiret, des Yvelines, de l’Indre et du Val-d’Oise verront plus de 80 % de leurs communes situées dans un désert médical.