En matière de santé, la sobriété est à la mode. Mais la sobriété, n’est-ce pas aussi l’art d’employer ce qui fonctionne ? Au lieu de cela, chaque jour ou presque, de nouvelles règles complexifient l’exercice officinal, tandis que des rapports (IGAS, Cour des comptes…) préfigurent les prochaines… Cas d’école : le bon usage. Avant d’envisager des mesures dangereuses et inutiles comme l’élargissement de la dispensation à l’unité (DAU), il est urgent d’encourager des solutions efficientes mais laissées en plan, telles que la dispensation adaptée et la préparation des doses à administrer (PDA).
La PDA, telle que préconisée par l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) dans un livre blanc il y a tout juste dix ans (N.D.L.R.), permet une réduction, voire une quasi-disparition du taux d’erreur, une baisse de 17 % des effets iatrogènes ainsi qu’une diminution de près de 20 % des dépenses de l’assurance-maladie.
L’UNPF propose que, pour la PDA, le pharmacien soit rémunéré à hauteur d’1 euro par patient et par jour, le minimum pour pérenniser et déployer cette mission en réponse aux besoins de santé, tout particulièrement ceux de personnes âgées et vulnérables.
Ces spécificités qui vitalisent l’exercice officinal
Développer la PDA en EHPAD et en ville, c’est reconnaître la diversité des officines, valoriser ces activités spécifiques que toutes les pharmacies n’exercent pas, mais dont toutes les pharmacies ont besoin ! Si les pharmacies sous-traitantes délaissaient la préparation, nous serions sans réponse face à des ruptures de traitements essentiels. De même, si la PDA disparaît, comment sécuriser le circuit du médicament pour nos aînés ?
Encore une preuve que l’analyse économique de l’officine ne peut pas se réduire aux moyennes professionnelles (marges, prix de cession…). Des indicateurs certes nécessaires mais insuffisants pour rendre compte de la pluralité des officines, selon leur lieu d’implantation, leur patientèle, le projet porté par leur équipe. Et les législateurs, plutôt que d’étouffer cette diversité par les normes, seraient bien inspirés de soutenir ces pratiques spécifiques mais utiles à tous.
La juste rémunération des missions de santé publique va aussi dans ce sens, permettant à chaque pharmacien de se projeter économiquement, non vers un mix exhaustif et illusoire dans lequel il s’épuisera, mais dans une sélection raisonnée de missions adossées à son cœur de métier et répondant aux besoins de ses patients.
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