C’est une enquête dont les conclusions ne sont malheureusement pas surprenantes. Vols à l’étalage qui se multiplient, cambriolages, menaces au comptoir ou sur les réseaux sociaux, incivilités allant parfois jusqu’aux menaces de mort… Les pharmaciens, comme les autres professionnels de santé, subissent aujourd’hui de plein fouet la violence du monde actuel et de patients qui semblent parfois ne plus avoir la moindre retenue. Selon l’enquête révélée le 15 avril par la FSPF, à laquelle ont répondu 1 400 pharmaciens de métropole et d’outre-mer, 88 % d’entre eux ont été victimes de délits au cours des deux dernières années. Une proportion extrêmement importante et si les officinaux exerçant en milieu urbain sont presque tous concernés (95 %), ceux qui sont installés en milieu rural ne le sont pas beaucoup moins (80 %). En moyenne, les pharmaciens interrogés déclarent avoir été victimes de 4 délits sur les deux dernières années.
Des ravages psychologiques
Les pharmaciens font aujourd’hui le plus souvent face à trois types de délits. En première position, les incivilités, qui représentent à elles seules près d’un tiers des signalements. Juste derrière, les vols à l’étalage (22 %), contre lesquels les pharmaciens se sentent parfois bien démunis et les menaces (19 %), fréquemment liées à des refus de dispensation ou à des problèmes de remboursement. On constate par ailleurs l’importance croissante d’une autre forme de violence qui peut faire des ravages sur le plan psychologique, « le dénigrement sur les réseaux sociaux », 13 % des délits rapportés. Plus rares mais encore plus dramatiques, les cambriolages (5 %), les violences physiques (3 %) puis les vols à main armée (1 %) complètent ce triste palmarès. Dans 5 % des cas, ces faits ont entraîné un arrêt maladie. Ces faits de violences n’arrivent pas qu’en journée quand la pharmacie est ouverte ou au cours des gardes, 13 % de ces délits ont en effet touché les officinaux « en dehors des horaires d’ouverture ».
L’enquête du syndicat permet également d’apprendre que 50 % des pharmaciens victimes de délits « ont fait appel aux forces de l’ordre » et que 30 % d’entre eux sont allés jusqu’à porter plainte. Problème, plus de deux tiers des officinaux déclarent justement ne pas être satisfaits ensuite par le suivi de leur plainte. De nombreux pharmaciens y renoncent d’ailleurs, jugeant souvent cette démarche « inutile ».
Une fois ce constat peu rassurant posé, quelles solutions pourrait-on imaginer pour permettre aux équipes officinales d’exercer leur métier dans une plus grande sérénité alors qu’un quart d’entre elles admettent d’ailleurs « ne pas se sentir en sécurité ». Parmi les pistes plébiscitées par le panel : mettre en place une « ligne d’appel prioritaire aux forces de l’ordre », infliger des « peines plus importantes y compris pour les petites infractions », « systématiser les sanctions pénales y compris en cas de remboursement ou de restitution des objets volés », ou encore « autoriser l’enregistrement des échanges avec les clients pour produire l’enregistrement en tant que preuve ». Une liste non exhaustive.
De son côté, la FSPF rappelle également aux pharmaciens que des outils de prévention sont à leur disposition pour réduire les risques, notamment un guide des bons réflexes pour la sécurité à l'officine, des fiches conseils, une grille d'auto-évaluation ou des affiches.
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