« Pour anticiper l’arrivée des génériques, il faut déjà en avoir connaissance. L’Uspo (N.D.L.R. l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine dont Guillaume Racle est élu au bureau national) communique sur les grosses sorties. C’est ainsi que j’ai été tenu au courant à l’avance concernant le Brilique, dont le générique sortira en juin 2025. Pour les autres, j’utilise (le service de statistiques) Ospharm car nos logiciels de gestion d'officine ne nous proposent pas forcément le générique existant quand nous procédons à un renouvellement d’ordonnance au comptoir. L’outil Ospharm a l’avantage d’être quasiment gratuit pour les pharmaciens puisqu’il suffit de prendre une part à la coopérative. En une requête, je classe toutes mes molécules, soit par taux de substitution (de 0 à 100%), soit par masse en euros, c’est-à-dire en chiffre d’affaires non substitué.
Depuis quelques années, j’effectue cette recherche au moins une fois par trimestre. C’est ainsi que j’ai découvert Tasigna, génériqué depuis le début de l’année et anecdotique en volume dans mon officine. Dans ce cas, je vérifie que le générique est bien disponible et renseigne les fiches de chaque patient concerné. Au contraire, Brilique fait partie des grosses rotations. Ainsi on peut prévenir les patients qu’un générique va arriver. C’est le moment d’engager la discussion pour redire que tel médicament est équivalent à son princeps ou encore que sa fabrication est réalisée selon des process industriels récents donc bien plus précis que pour les princeps, etc.
En juin, les patients ne seront pas surpris et la transition se passera mieux. Autre chose : convaincre les patients est plus simple quand ils ont confiance dans leur pharmacien. Dans mon officine, on leur donne des habitudes lors des conseils en leur proposant plutôt un générique d’OTC. Ainsi par exemple, on va dire : « je vous propose le générique de Vogalib et celui de l’Imodium… c’est la même chose, c’est moins cher car vous ne payez pas la marque ». Et compte tenu de l’évolution du pouvoir d’achat depuis le Covid, les patients acceptent encore plus facilement le générique parfois moins onéreux de plusieurs euros. En fait, ils sont ainsi devenus coutumiers du mot « générique » et surtout ils constatent notre confiance dans ces médicaments.
Concernant l’équipe, je commence par l’avertir d’une arrivée de générique dans notre cahier de liaison informatisé, un mot que chaque membre doit signer. Ensuite, j’en reparle, notamment aux pharmaciens qui gèrent les approvisionnements, pour diminuer le stock du princeps petit à petit – sauf si un patient est réticent au changement. Ensuite, il convient de mettre le générique en stock dès qu’il est disponible. D’ailleurs, je connais une consœur qui met en stock les biosimilaires et les propose en précisant au patient que les choisir lui évitera d’avoir à revenir… Elle en fait un avantage pour le patient ! Enfin, lors des réunions, je montre un top/flop des molécules génériquées à l’officine. Et demande de porter une attention particulière sur les moins bien substituées. Finalement, ça compte. En moyenne, le réseau est à 88% de taux de substitution et les meilleurs sont à 94% : entre les deux le delta de marge se monte à 18 000 euros. Ici, nous sommes à plus de 92% »
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