Avec un nombre de cas en hausse depuis le début de l’année, la Haute Autorité de santé (HAS) a dicté des mesures contre les infections invasives à méningocoques (IIM) et notamment celles du sérogroupe B. Elle recommande, depuis le 18 mars et « de façon transitoire », un rattrapage vaccinal jusqu’à 5 ans chez les enfants n’ayant pas été vaccinés contre le sérogroupe B. Elle a également préconisé de rendre effectif le remboursement de la vaccination contre le sérogroupe B chez les 15 à 24 ans qui souhaitent se faire vacciner (schéma à 2 doses). Seule la recommandation de rembourser Bexsero chez les jeunes a été suivie des faits avec publication d’un arrêté au « Journal officiel » du 4 avril.
Prescrire et administrer Bexsero chez les 15-24 ans en officine, c’est possible ?
« Pour le moment, non », répond Lucie Bourdy-Dubois, présidente de la commission Métier pharmacien à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Remboursement par l’assurance-maladie ne veut pas automatiquement dire que le pharmacien peut prescrire et administrer Bexsero chez cette cible, même si elle a plus de 11 ans. « Bexsero n’est pas dans le calendrier vaccinal pour les 15-24 ans. Nous ne pouvons prescrire que les vaccins du calendrier vaccinal aux adultes et aux enfants à partir de 11 ans », démontre Lucie Bourdy-Dubois. Pour la suite, « il faudra regarder si la vaccination est dans le calendrier vaccinal 2025, ou pas », poursuit Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Le nouveau calendrier vaccinal est attendu pour fin avril. Mais la HAS ne semble pas motivée pour y inscrire la vaccination contre le méningocoque B chez les 15-24 ans : dans ses recommandations du 18 mars, elle n’avait pas jugé bon d’étendre cette vaccination à tous les adolescents et jeunes adultes en raison de la courte durée de la protection (trois à cinq années), de la nécessité d’administrer deux injections et de l’absence d’efficacité du vaccin à conférer une protection collective indirecte aux populations non vaccinées.
Rattrapage chez les 2-5 ans : en fonction du nombre de doses déjà reçues
Chez le nourrisson et le jeune enfant, l’affaire est plus complexe. Bexsero est aujourd’hui pris en charge chez tous les nourrissons à partir de l'âge de 2 mois et avant l'âge de 2 ans. Pour ce qui est de la prise en charge de la vaccination des 2-5 ans, tout dépend du nombre de doses reçues avant l’âge de 2 ans par l’enfant.
Selon l’arrêté publié le 4 avril et le calendrier vaccinal en vigueur, « pour les nourrissons dont la vaccination a été initiée avant l'âge de 2 ans, le rappel effectué après la deuxième année est également pris en charge ». Autrement dit, l’enfant qui a reçu deux doses de primovaccination de Bexsero avant 2 ans peut se faire rembourser la dose de rappel après ses 2 ans. Mais pour l’enfant qui n’a pas été vacciné avant ses 2 ans, le rattrapage n’est pas pris en charge. « Les toutes dernières recommandations vaccinales du 18 mars de la HAS ne sont pas citées dans l’arrêté paru le 4 avril au « JO » et notamment la vaccination de rattrapage jusqu’à 5 ans. La vaccination de rattrapage n’est donc pas prise en charge à date », confirme l’assurance-maladie.
Pour rappel, la vaccination contre les IIM de sérogroupe B par le vaccin Bexsero est obligatoire chez l’ensemble des nourrissons depuis le 1er janvier 2025 selon un schéma en deux doses de primo-vaccination puis un rappel (M3, M5, M12). Le rattrapage initié avant 2 ans comporte deux doses de primo-vaccination est une dose de rappel dans un intervalle qui change avec l’âge. À partir de 2 ans, le schéma repose sur 2 doses en respectant un intervalle minimal d'un mois entre les doses.
Pour les personnes à risque élevé de contracter une infection à méningocoque B, rien ne change : Bexsero est pris en charge.
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