SELON la définition adoptée par l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), les biotechnologies sont « l’application de la science et de la technologie à des organismes vivants, de même qu’à ses composantes, produits et modélisations, pour modifier des matériaux vivants ou non vivants aux fins de la production de connaissances, de biens et de services ».
Beaucoup de chemin a été parcouru ces trente dernières années depuis le lancement du premier biomédicament en 1984 représenté par l’insuline humaine recombinante. Une nouvelle catégorie pharmacologique était née, dont les anticorps monoclonaux sont actuellement les plus nombreux représentants.
Rappelons que les biotechnologies s’appuient sur trois grands types d’approches, à savoir la technologie de l’ADN recombinant (introduction d’un gène étranger dans un système d’expression, pouvant être un micro-organisme, une cellule animale ou végétale), l’expression contrôlée de gènes codant pour des protéines biologiquement actives dans des procaryotes ou des eucaryotes et les techniques à base d’hybridomes (produits d’hybridations, autrement dit de fusion entre des cellules lymphoïdes normales de mammifères et des cellules myélomateuses de tumeurs malignes du système immunitaire) pour la production d’anticorps monoclonaux.
130 biomédicaments disponibles en France.
Les biomédicaments se répartissent en de nombreuses catégories : vaccins, facteurs de croissance, hormones, cytokines, facteurs plasmatiques, intervenant notamment dans la coagulation, enzymes, anticorps monoclonaux.
Il ressort d’un état des lieux réalisé en 2011 à l’initiative du LEEM (Les entreprises du médicament) en vue de recenser les médicaments issus du génie génétique commercialisés en France au 30 septembre 2011, que 130 produits étaient alors disponibles sur le marché français, contre 90 en 2004. Toujours d’après ce travail, la classe thérapeutique la plus importante est représentée par les anticancéreux et les immunomodulateurs qui pèsent 32 % du total, puis viennent, en ordre décroissant, les anti-infectieux (dont essentiellement les vaccins), les médicaments de la sphère sanguine et hématopoïétique, puis ceux qui concernent le métabolisme et l’appareil digestif et enfin les produits à visée endocrinologique.
Ce chiffre de 130 biomédicaments apparaît en léger retrait par rapport aux estimations antérieures (en 2004, un nombre supérieur à 200 biomédicaments était envisagé pour 2009).
Sur un plan économique, le chiffre d’affaires des biomédicaments en France sur la période octobre 2010 à octobre 2011 s’est élevé à environ 4,8 milliards d’euros (2,6 milliards en ville et 2,2 milliards à l’hôpital).
Les biosimilaires quant à eux (qui n’ont pas le statut de génériques) représentaient seulement 9,4 % du marché en 2010.
Signalons, enfin, que selon un état des lieux publié en 2010 par le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, la France, avec 39 sites de production biologiques et biotechnologiques (Rhône-Alpes, vallée de la Seine, Alsace, département du Nord), apparaît bien placée en ce domaine au plan mondial.
La technologie « nano » bientôt grande !
Les nanosciences couvrent une échelle de grandeur comprise entre 1 et 500 nanomètres (1 nm = 1 milliardième de mètre). Encore à leur début dans le domaine de la santé, les nanotechnologies devraient être à l’origine de nouvelles applications extrêmement intéressantes, tant en ce qui concerne le diagnostic in vitro (puces à ADN, puces à cellules…) et in vivo (IRM, imagerie nucléaire, ultrasons…) que la thérapeutique (thérapies anticancéreuses, dispositifs de délivrance - nano aiguilles, nanotubes, nanovecteurs de thérapie génique, chirurgie, implants actifs - restauration de la vision, pacemakers, prothèses, matériaux implantables…).
Autre preuve du dynamisme de secteur, la nanomédecine a été identifiée comme un domaine stratégique d’investissement pour le 7e Programme cadre de recherche & Développement initié par la Commission européenne.
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