Drogues de la performance. C’est ainsi que certains compléments alimentaires peuvent être considérés pour leurs propriétés dopantes. Au cœur de ce marché dynamique dont il est le premier distributeur, le pharmacien doit jouer un rôle clé dans la prévention contre le dopage, selon les vœux du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP).
Après avoir signé une convention en février 2015 avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, le CNOP passe aujourd’hui à la vitesse supérieure. Il a élaboré un dispositif à l’intention des titulaires et de leurs équipes afin qu’ils puissent mieux alerter leurs patients sur les risques liés à la consommation de compléments alimentaires.
« Le pharmacien, spécialiste du médicament et de son bon usage, est un professionnel de santé à part entière. Il doit donc être un acteur essentiel dans la prévention du dopage lié à l’usage de compléments alimentaires », indique Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre, rappelant que la lutte contre le dopage est une obligation déontologique du pharmacien, prévue au Code de la santé publique.
Nouvelle compétition
L’officine est identifiée comme l’un des principaux canaux d’un dopage récréatif, parfois même involontaire. Il n’est ainsi pas rare que les sportifs, soucieux d’améliorer leur forme physique, se dopent à leur insu. Comme le rappelle le CNOP, certains compléments alimentaires peuvent contenir des molécules interdites par l’Agence mondiale antidopage (AMA), parce que considérées comme dopantes.
« Différentes études internationales ont montré des contaminations par des produits dopants non mentionnés sur l’étiquetage pour 15 à 25 % des compléments alimentaires », souligne le CNOP. La profession est ainsi invitée à se reporter à la liste actualisée chaque année par l’AMA et à se référer à des compléments alimentaires autorisés en France, répondant à la norme AFNOR NF V 94001.
L’instance ordinale lance par ailleurs les pharmaciens dans un nouveau défi, celui d’une meilleure sensibilisation du public. Différents supports* aideront les officinaux à mieux informer les patients. Voire à les interpeller en cas de consommation à risques. Ces éléments pédagogiques ont été mis au point en collaboration avec le Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm), le ministère chargé des Sports et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).
Destinée à la vitrine, l’affiche doit arrêter le sportif dans son élan : « Les compléments alimentaires ne sont pas des produits comme les autres. Pour éviter le risque de dopage accidentel, parlez-en avec votre pharmacien. » Une brochure permet ensuite d’approfondir la sensibilisation, tandis qu’un document d’information professionnelle intitulé « Compléments alimentaires & dopage », fournit au pharmacien et à son équipe des éléments de dialogue avec le patient.
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