Selon les dernières données de l’éco-organisme Cyclamed, le taux de collecte en officine des médicaments non utilisés (MNU) poursuit sa progression, dans un contexte où le nombre de boîtes vendues en France continue, lui, de diminuer. Pour les patients, la protection de l’environnement est aujourd’hui le premier motif qui les convainc de rapporter leurs MNU en pharmacie.
Les Français sont très nombreux à avoir durablement adopté les bons réflexes en matière de gestion des médicaments non utilisés (MNU). En 2024, 82 % des quelque 2 300 patients interrogés « ont affirmé déposer leurs MNU en pharmacie au moins une fois par an », selon les résultats d’une enquête BVA réalisée pour Cyclamed entre le 28 février et le 14 mars. Fait notable, c’est aujourd’hui la préservation de l’environnement qui est le levier de motivation principal des personnes qui rapportent leurs MNU en pharmacie (60 % en 2025 contre seulement 22 % en 2022), devant un autre critère : la sécurité sanitaire au domicile (34 % en 2025). Par ailleurs, les pratiques en matière de tri progressent avec 68 % des Français qui assurent séparer les cartons et les notices en papier des médicaments. Globalement, Cyclamed est connu par 67 % des Français. Dans la majorité des cas, c’est grâce à leur pharmacien – plus que par la télévision – que les patients ont découvert ce dispositif, lors d’une discussion au comptoir ou en consultant des supports de communication dans l’espace de vente (vidéos, affiches…).
Donnée sans doute la plus importante à retenir des résultats de l’enquête : le taux de collecte des MNU continue à s’améliorer pour atteindre 77 % en 2024. À titre de comparaison, ce taux était de 71 % en 2023. En tout, 7 975 tonnes de MNU (soit 112 grammes par habitant et par an, l’équivalent de 1,92 boîte) ont donc été collectées par Cyclamed en 2024 sur un total estimé de 9 960 tonnes de MNU au domicile des patients. Le taux de collecte progresse donc année après année. Dans le même temps, le volume récupéré par Cyclamed diminue, alors que la population augmente. Une situation qui s’explique par la baisse des ventes de boîtes de médicaments dans notre pays. « En 2024, environ 43 boîtes de médicaments sont vendues par an et par patient, confirme Laurent Wilmouth, directeur général de Cyclamed. En 2005, nous étions à 52 boîtes par an et par patient. En 20 ans, c’est donc une baisse de 20 %. C’est la traduction du travail mené par les autorités sanitaires, par les médecins et par les pharmaciens en matière de bon usage, d’observance, de juste dispensation… », analyse-t-il. À ce renforcement des bonnes pratiques chez les professionnels de santé, s’ajoute la « réévaluation du Service Médical Rendu (SMR) de nombreuses classes thérapeutiques qui a conduit à la quasi-disparition de certains produits dont l’efficacité et la tolérance étaient sujettes à caution », souligne Cyclamed.
Volume de boîtes vendues en officine : des disparités importantes selon les régions
Des différences sont toutefois observées selon les régions en matière de volume de médicaments vendus en officine. Dans la région la moins consommatrice, les Pays de la Loire, on comptabilise environ 37 boîtes de médicaments achetées par patient chaque année. Sur la même période, un patient corse va s’en voir délivrer… 54. Un écart qui s’explique peut-être en partie par une moyenne d’âge plus élevée de la population de l’île de Beauté. De même, on constate que les territoires ultramarins consomment moins de médicaments que l’Hexagone (31 boîtes en moyenne par an dans les DROM-COM contre environ 43 en métropole). Un habitant de Mayotte ne se procure même que 10 boîtes de médicaments par an en moyenne ! Autant de disparités que Cyclamed a l’intention d’étudier dans les mois et années qui viennent. « Sur le plan régional, la collecte des MNU présente également des disparités, complète Cyclamed. Elles sont à l’image et en cohérence avec l’ensemble des autres déchets ou produits récupérés par les différents éco-organismes : les régions urbaines, les régions isolées géographiquement (îles par exemple) et les DROM-COM sont en dessous de la moyenne nationale. »
Réutilisation des MNU collectés au domicile des patients : une « idée illusoire »
Ces dernières semaines, des rumeurs évoquant une volonté de l’assurance-maladie d’imaginer un système visant à réutiliser les MNU collectés au domicile des patients ont suscité quelque inquiétude chez certains pharmaciens. Sur ce point, la position de Cyclamed est claire. « Oui, nous travaillons avec l’assurance-maladie et l’ANSM afin de caractériser les MNU. L’objectif est de cartographier précisément ce que l’on a dans les cartons, connaître la typologie des MNU, la part des médicaments qui sont périmés ou non, la part économique de ce qui est jeté… explique Laurent Wilmouth. Cependant, réutiliser des MNU issus du domicile d’un particulier n’est pas envisageable. » Un avis corroboré par le président de Cyclamed, Thierry Moreau-Defarges. « Cyclamed récupère des médicaments en vrac, qui sont donc déconditionnés, rappelle-t-il. On ne va pas trier les médicaments un par un dans nos cartons, il serait impossible d’assurer la traçabilité… Cette notion de réutilisation des MNU présents chez les patients est une idée illusoire », confirme-t-il. « En revanche, il est intéressant de connaître quelles sont les catégories les plus fréquentes de médicaments non utilisés. Les autorités s’inquiètent notamment de la présence de médicaments chers. Pour l’instant, ce qu’on peut dire, c’est que dans les MNU que nous collectons, il n’y a pas ce type de médicaments », précise-t-il.
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