Un peu de physiopathologie

Publié le 17/11/2022

Physiologie de l’insulineChez l’individu sain, lorsque la glycémie est élevée, les cellules bêta libèrent de l’insuline, hormone hypoglycémiante qui stimule l’absorption du glucose par les cellules et la formation de glycogène dans le foie.À l’inverse, lorsque la glycémie est faible, les cellules alpha du pancréas libèrent du glucagon, hormone hyperglycémiante, qui provoque la dégradation du glycogène en glucose et la libération de ce dernier.Le contrôle de la sécrétion de l’insuline fait appel à une boucle de régulation dont le glucose est le principal stimulant. L’insuline est sécrétée à l’état basal selon un mode pulsatile et en deux temps, d’abord une phase précoce avec un pic d’insuline qui permet de contrôler la glycémie et une phase secondaire qui secrète la plus grande partie d’insuline.Des agents modulateurs, hormonaux ou nerveux se greffent sur cette boucle pour atténuer ou amplifier cette sécrétion.PhysiopathologieLe diabète de type 2 est caractérisé par deux anomalies majeures :- Une diminution quantitative et qualitative (pulsatilité et phase précoce) de la sécrétion d’insuline, cette diminution se faisant progressivement dans le temps ;- Une insulinorésistance, c’est-à-dire une réduction des effets de l’insuline sur ses tissus cibles (foie et muscles) qui deviennent moins sensibles à l’insuline. Pour répondre à la demande accrue en insuline découlant de cette baisse de sensibilité, les cellules insulinosécrétrices du pancréas en produisent davantage (hyperinsulinisme) jusqu’à s’épuiser. La production d’insuline devient alors insuffisante (insulinodéficience) et le glucose s’accumule irrémédiablement dans le sang.Dans l’histoire de la maladie, on distingue trois phases évolutives du diabète de type 2 : une phase avec des anomalies de la glycorégulation ; une phase avec une glycémie élevée mais asymptomatique ; une phase clinique avec symptômes et complications.Facteurs de risque du diabète de type 2Les principaux sont liés à l’hygiène de vie. On retrouve :- Le surpoids : par comparaison avec des sujets non diabétiques, la prévalence est 2,5 fois plus élevée chez les hommes en surpoids (5,5 fois plus en cas d’obésité) et 3 fois plus élevée chez les femmes en surpoids (6 fois plus en cas d’obésité) ;- La sédentarité ;- L’hérédité : le risque d’être diabétique de type 2 est plus important si un membre de la famille apparenté du premier degré est atteint ;- Un antécédent de diabète gestationnel ou de naissance d’un enfant pesant plus de 4 kg ;- Une mauvaise hygiène alimentaire ;- Une hypertension artérielle, une dyslipidémie, un tabagisme chronique (risque augmenté de 50 %)…- La prise de médicaments comme certains antipsychotiques atypiques ou corticoïdes.ComplicationsA court terme, Les complications aiguës du diabète de type 2 sont des urgences métaboliques (malaises voire coma) par hyperglycémie et acidocétose (insuline non prescrite ou insuffisamment dosée), mais aussi par hypoglycémie résultant de l’administration de quantités inadaptées d’insuline ou d’insulinosécréteurs par voie orale.À long terme, au bout de plusieurs années de déséquilibre, on distingue :- Les macroangiopathies : infarctus du myocarde, AVC ou artériopathie des membres inférieurs…- Les microangiopathies : rétinopathie allant jusqu’à la cécité, neuropathies périphériques, néphropathies allant jusqu’à l’insuffisance rénale…Maladies hépatiques, difficultés de cicatrisation, gingivites, parodontites, lésions du pied du diabétique à type de mal perforant (et jusqu’à l’amputation) sont d’autres types de complications du diabète.Par comparaison à la population non diabétique, le risque de décès par maladie cardiovasculaire est 2 à 3 fois plus élevé chez les sujets diabétiques.


Source : lequotidiendupharmacien.fr