Un peu de physiopathologie

Publié le 03/11/2022

Le reflux est un phénomène physiologique. Il devient pathologique si des symptômes ou des lésions de la muqueuse de l’œsophage apparaissent.Lorsque la partie inférieure de l’œsophage (au niveau du muscle du diaphragme et du sphincter inférieur de l’œsophage) dysfonctionne, elle ne joue plus son rôle de barrière anti-reflux. Le contenu gastrique acide passe alors la jonction gastro-œsophagienne (également appelée cardia) et remonte le long de l’œsophage, jusqu’à la bouche parfois.Le surpoids et l’obésité font partie des principaux facteurs de risque, en exerçant une pression supplémentaire sur la jonction œsogastrique et en fragilisant ainsi la barrière anti-reflux. L’obésité peut aussi favoriser l’apparition d’une hernie hiatale (définie par un passage permanent d’une portion de l‘estomac au travers de l’orifice hiatal du diaphragme), qui elle-même favorise le reflux gastro-œsophagien.D’autres événements peuvent déclencher un reflux gastro-œsophagien, c’est le cas d’un repas trop copieux ou trop gras, de la consommation d’alcool ou de tabac, d’une sédentarité ou de mauvaises postures (sont incriminés notamment la position penchée en avant ou le décubitus dorsal).La prise de certains médicaments peut également causer ou aggraver un reflux gastro-œsophagien. C’est le cas par exemple des inhibiteurs calciques, des dérivés nitrés, de la nicotine, de certains médicaments hypoglycémiants tels que l’exénatide, de certains atropiniques…Le reflux gastro-œsophagien est le plus souvent bénin mais peut parfois se compliquer d’une dysphagie (difficultés à avaler), d’une œsophagite (lésions inflammatoires) à différents stades (érythémateux, ulcéré, sténosé), d’une sténose (rétrécissement du bas de l’œsophage) qui est due à une cicatrisation rétractile des lésions inflammatoires ou ulcéreuses, plus rarement encore d’un endobrachy-œsophage (également appelé muqueuse de Barrett) qui correspond à une colonisation de l’œsophage par les cellules de l’estomac et qui peut évoluer vers un adénocarcinome.

Source : lequotidiendupharmacien.fr