La toxicité cutanée des anticancéreux touche la peau du visage et du corps, les ongles, les cheveux et les muqueuses. Les effets surviennent rapidement après le début du traitement jusqu’à perdurer quelques semaines après l’arrêt. Plusieurs facteurs de risques favorisent leur apparition ou leur aggravation : âge, capital cutané initial, statut nutritionnel, présence d’autres comorbidités (maladies cardiovasculaires, diabète…).La chute des cheveux est l’effet secondaire le plus redouté des traitements anti-cancéreux. Elle est liée à l’atteinte des follicules pileux par les traitements de chimiothérapie et par les thérapies ciblées. Les modifications surviennent 2 à 3 semaines après le début de la chimiothérapie, plus tardivement, entre 2 et 4 mois après le début du traitement par anti-EGFR.L’alopécie précède la chute des cils et des sourcils. Les cheveux repoussent finement quelques semaines après la fin du traitement, à raison d’un centimètre par mois, et doivent être protégés.Les thérapies ciblées sont reconnues pour leurs effets secondaires cutanés à type de xérose, d’atteinte unguéale et péri-unguéale, de syndrome main-pied, de folliculite, de prurit, de rash, de pigmentation ou dépigmentation de la peau et de retard à la cicatrisation.. Ces troubles cutanés sont liés au blocage des récepteurs EGF au niveau des kératinocytes, des glandes sébacées et des follicules pileux. Le syndrome main-pied est très fréquent avec la plupart des thérapies ciblées dont les inhibiteurs de tyrosine kinase (sunitib, lapatinib, sorafénib) mais aussi avec les molécules de chimiothérapie (5-FU, capécitabine, doxorubicine, cyclophosphamide, méthotrexate, taxanes, anthracyclines, épirubicine, cytarabine). Il atteint les zones de pression et les articulations des mains et évolue en trois grades, du léger sans douleur au sévère, nécessitant l’arrêt temporaire ou définitif du traitement.Quant aux mucites, elles sont dues à la suite d’une exposition à certaines molécules de chimiothérapie (exemples : anthracyclines, taxanes, méthotréxate, (5-FU), cyclophosphamide…) et aux thérapies ciblées. Elles surviennent en moyenne entre 7 et 14 jours après le début du traitement et persistent plusieurs semaines. Les manifestations consistent en un érythème buccal et gingival, avec douleurs à la déglutition. Le risque d’infections bactériennes et/ou fongiques (muguet à Candida albicans) est important d’où la nécessité d’une bonne hygiène buccale et d’un traitement adapté pour éviter des ulcérations graves voire des nécroses pouvant conduire au décès du patient.Enfin, la toxicité unguéale est très fréquemment observée, apparaissant généralement dans les premiers mois du traitement anticancéreux et persistant jusqu’à la fin. Elle consiste en la modification des ongles devenant plus fragiles, cassants, mous, décolorés, jusqu’aux infections unguéales et à la survenue de panaris.
Il ne faut pas oublier que des séquelles dermatologiques peuvent persister selon les protocoles thérapeutiques, dont une alopécie irréversible, des pigmentations résiduelles et une fragilité unguéale.
Un peu de physiopathologie
Publié le 15/10/2021
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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