Les chats ont sept vies, dit-on. Mais saviez-vous que les rats peuvent en avoir deux ? Pas n'importe lesquels, cela dit. Ni ceux des villes, ni ceux des champs. Mais ceux dont la triste destinée est de servir à la recherche médicale. Les rats de labo, quoi. Alors que l'immense majorité des rats de laboratoires finissent leurs jours entre les murs de leur prison blanche, l'une des plus prestigieuses universités de Suisse a eu l'idée de leur donner une seconde vie. Un nouveau foyer pour couler des jours heureux sans piqûre ni conditionnement, voilà ce que promettent aux mustélidés l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et la Protection suisse des animaux (PSA). Pour les heureux élus - quelques dizaines de cobayes seulement ont pour l'heure eu cette chance - il y a donc bien une vie après le labo…
Cette liberté chèrement gagnée est même clairement balisée : « Selon les termes du contrat, l'EPFL fait don à la PSA de rats issus de l'élevage ou de la recherche en laboratoire dont elle n'a plus besoin et prend également en charge une partie de leur entretien pendant une phase initiale de 30 jours », indique ainsi l'institution. De son côté, la PSA veille à l'acclimatation des animaux et s'engage à leur trouver un gardien à long terme… et espère qu'à terme l'opération changera le regard des chercheurs sur ces animaux. Car pour leur malheur, les rats sont paraît-il très doués pour apprendre de nouvelles tâches, et sont pour cela surtout utilisés dans des essais comportementaux. Las, la plupart des expériences sur de tels modèles sont dites « terminales », c’est-à-dire qu’elles incluent l'euthanasie de l'animal pour le prélèvement et l'étude de tissus ou d'organes.
L'opération porteuse d'espoir, baptisée rehoming (re-domiciliation) et inédite en Suisse francophone, ne devrait pas dépasser quelques individus par mois. Mais elle arrive à point nommer au lendemain d'une « votation » (référendum suisse) rejetant à une confortable majorité une proposition de bannir toute expérimentation animale ou humaine. Un anathème dans ce pays où la recherche pharmaceutique joue un rôle de premier plan…
Avec l'AFP
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