Alors que le vaccin Ixchiq a été peu utilisé sur l’île de La Réunion et à Mayotte dans le cadre d’une épidémie de chikungunya, la Haute Autorité de santé (HAS) se dit aujourd’hui dans l’incapacité d’émettre une recommandation concernant Vimkunya, un autre vaccin contre le chikungunya, cette fois produit par Bavarian Nordic.
Selon le dernier bilan communiqué par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), arrêté au 22 mai, 43 cas d’effets indésirables, dont 18 graves, ont été déclarés et analysés sur l’ensemble du territoire national suite à l’administration du vaccin Ixchiq. Une situation qui a conduit les autorités sanitaires à ne plus recommander l’administration du vaccin de Valneva aux personnes de plus de 65 ans. Les chiffres, récemment diffusés par l’agence régionale de santé de La Réunion et l’agence de recherche ANRS-Maladies infectieuses émergentes, montrent bien que ces événements ont eu un impact considérable sur l’engouement pour la vaccination au niveau local. L’arrivée d’un deuxième vaccin pourrait cependant permettre d’enclencher une nouvelle dynamique, au moins si la nécessité d’organiser une prochaine campagne de vaccination contre le chikungunya s’imposait dans les prochains mois.
Après l’échec du vaccin Ixchiq, l’arrivée de Vimkunya, vaccin non vivant à pseudo-particules virales de Bavarian Nordic, est donc attendue. Avant de voir ce nouveau vaccin disponible sur le marché français, il faudra toutefois patienter. Saisie par la direction générale de la santé sur la possibilité de recommander l’utilisation du vaccin Vimkunya à Mayotte et sur l'île de La Réunion pour lutter contre l’épidémie de chikungunya en cours, la HAS déclare être dans l’incapacité d’émettre une quelconque recommandation à l’heure actuelle, comme elle s’en justifie dans un avis rendu public le 6 juin. Avant de pouvoir se prononcer sur ce nouveau traitement, la HAS déclare vouloir attendre « les résultats des investigations en cours sur les causes des événements indésirables graves survenus avec le vaccin Ixchiq », mais aussi « d’éventuelles données complémentaires d’efficacité et de sécurité du vaccin Vimkunya, obtenues notamment chez les personnes âgées de plus de 65 ans et les femmes enceintes ». La HAS rappelle que le vaccin de Bavarian Nordic ne fait aujourd’hui l’objet d’aucune recommandation officielle au niveau international et relève « l'absence de recul sur l’utilisation de ce vaccin, en vie réelle, à ce jour dans le monde ».
En plus de ces motifs, la HAS évoque d’autres raisons qui légitiment, selon elle, l’intérêt de repousser la publication d’une recommandation sur Vimkunya. L’instance met notamment en avant « la faible adhésion vaccinale des populations à La Réunion, accentuée par la survenue des effets indésirables graves avec le vaccin Ixchiq », ce qui pourrait nuire également à Vimkunya. L’autorité sanitaire souligne que « si l’épidémie s’intensifie à Mayotte (…) celle-ci touche principalement les personnes de moins de 65 ans pour lesquelles le besoin est couvert par le vaccin Ixchiq ». À La Réunion, « une séroprévalence désormais élevée de la population » est par ailleurs supposée, alors que l’on estime à près de 200 000 le nombre de consultations liées à des symptômes du chikungunya depuis le début de l’épidémie. Autant de raisons qui poussent donc la HAS à jouer la carte de la prudence.
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