Essai clinique : les professionnels de santé refusent d’être cobayes

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Publié le 31/03/2016

Crédit photo : Phanie

Selon une enquête menée par le « Journal International de Médecine » (JIM) sur son site Internet (du 8 février au 2 mars), les professionnels de santé sont majoritairement hostiles à l’idée de participer à un essai clinique contre placebo. Plus exactement, sur les 434 répondants, 56 % refusent d’être volontaires, 36 % y sont favorables et 8 % ne se prononcent pas.

Ces résultats corroborent la réticence accrue des Français, et plus généralement des Européens, à l’égard des essais cliniques. Ainsi, en 2012, le recrutement de patients français dans des études de phases 2 et 3 était de 6,5 % contre 7,6 % quatre ans plus tôt. En 2013, l’Agence européenne du médicament (EMA) a annoncé avec regret que plus de 60 % des patients concernés par des essais cliniques ayant nécessité une autorisation européenne avaient été recrutés en dehors de l’Union européenne.

Les raisons sont multiples. Pour les industriels, il est plus avantageux de recruter des patients dans des pays émergents où leur protection juridique est moins assurée et où les coûts de la recherche sont moins élevés. Du côté des volontaires, les Français, et plus globalement la population des pays occidentaux, font preuve d’une certaine défiance vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique.

Défiance qui va se trouver renforcée par le récent essai clinique de phase 1 mené à Rennes, qui s’est soldé par le décès d’un volontaire sain. Le JIM souligne « la nécessité d’une plus grande pédagogie et (…) d’un renforcement de la protection des participants aux essais cliniques ».


Source : lequotidiendupharmacien.fr