Je ne vous l'apprendrai pas, certaines tumeurs, l'hypoglycémie du diabétique et même le Covid-19 peuvent être trahis par leur odeur. Mais savez-vous que certains médicaments eux-mêmes sont également susceptibles de modifier substantiellement notre odeur corporelle ? C'est la revue « Prescrire » qui, dans sa dernière édition, a reniflé l'affaire et fait le point sur cette réalité pharmaco-physiologique. « Certains médicaments modifient l'odeur corporelle par leur propre odeur, ou en modifiant la sueur, l'haleine, la salive, ou la flore microbienne au niveau de la peau et des muqueuses », résument ainsi nos confrères. Et il n'y a pas que l'haleine mentholée laissée par les pastilles Valda ! De nombreux médicaments finissent par chatouiller nos narines, par des mécanismes aussi divers que variés. Certains augmentent la sudation tels l'adrénaline, les amphétaminiques, la pseudo-éphédrine ou le tramadol. D'autres, asséchant la bouche par diminution de la salivation, laissent une haleine caractéristique, celle des patients sous antidépresseurs. La nicotine, les inhibiteurs de protéase du HIV ou encore l'huile essentielle de menthe perturbent le transit digestif et provoquent quelques éructations bien involontaires. Tandis que d'autres médicaments sont, par eux-mêmes, odorants ou produisent des composés odorants. Ce qui explique, par exemple, l'étonnante haleine mentholée laissée par les suppositoires de Trophires (eucalyptol). Ou celle, plus subtile, des patients traités au lithium ou aux diphosphonates.
Parfois, médicament et pathologie s'associent pour engendrer de véritables catastrophes olfactives… C'est le cas bien singulier de la carnitine. Après absorption, la molécule est normalement transformée au niveau hépatique en triméthylamine (TMA) qui subit à son tour une métabolisation enzymatique en triméthylamine N-oxyde (TMAO) ensuite éliminée dans les urines, la salive et la sueur. Problème, la TMA est un composé malodorant dont la fragrance rappelle à s'y méprendre, celle du poisson pourri, alors que le TMAO est inodore. Un déficit enzymatique du métabolisme de la carnitine conduit à un excès de TMA dans l’organisme qui sera directement éliminé sans être oxydé en TMAO. Les patients porteurs de ce déficit excrètent par conséquent par tous les fluides de l’organisme (salive, urines, transpiration, sécrétions génitales…) le TMA. On compatit sans peine à leur calvaire quotidien.
Pharmacie vétérinaire
Antiparasitaires vétérinaires : des accidents mortels chez le chat et le lapin
Ça s’en va et ça revient (ou pas)
Glucagen Kit : une rupture brève
Traitement du diabète de type 2
Les analogues du GLP-1 augmenteraient le risque de fracture
Traitement de l’anémie
NeoRecormon : des tensions voire des ruptures de stock à prévoir