LES RÉVÉLATIONS de « Mediapart » ne sont pas restées lettre morte. Leur enquête accuse nommément plusieurs membres d’autorités sanitaires d’avoir monnayé leurs conseils auprès de laboratoires pharmaceutiques. Toujours selon ce site, plusieurs « reconnaissent les faits » quand d’autres « préfèrent les minimiser ou parlent d’erreurs dans les dates ». Mais les propos rapportés sont édifiants. Selon les personnes interrogées, des réunions afin de conseiller les laboratoires sur la stratégie de présentation de leur produit étaient courantes et les représentants d’autorités sanitaires touchaient entre 1 000 et 60 000 euros pour ce type de prestation, le plus souvent en liquide. « Si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables et d’une extrême gravité », s’est étranglée Marisol Touraine, la ministre de la Santé.
L’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) et la Haute Autorité de santé (HAS) ont lancé des enquêtes internes et ont porté les faits relatés à la connaissance du procureur de la République. Le parquet de Paris a alors lancé une enquête préliminaire pour « prise illégale d’intérêts ». Dans le cadre de la loi de santé, un amendement a été déposé et adopté par les députés, pour contraindre les experts du médicament à la transparence. Non content de son enquête, « Mediapart » est revenu à la charge dix jours plus tard en ciblant François Lhoste, concomitamment conseiller du laboratoire Servier et membre du comité économique des médicaments. Mis en examen en avril 2014 pour prise illégale d’intérêts, il était toujours membre du Comité économique des produits de santé (CEPS). L’information a fait bondir Marisol Touraine, qui a demandé à Dominique Giorgi, président du CEPS, « de prendre les mesures pour que M. François Lhoste (…) ne participe plus aux travaux du CEPS » en attendant « l’issue de la procédure judiciaire le concernant ».
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