Parfois à l’origine d’effets secondaires graves, les fluoroquinolones ne doivent plus être prescrits dans certaines indications. Un message qui a en partie été intégré par les prescripteurs, la consommation de ces antibiotiques étant en effet en baisse depuis une dizaine d’années. Néanmoins, il reste encore des progrès à accomplir.
Les fluoroquinolones, (ciprofloxacine, délafloxacine, lévofloxacine, loméfloxacine, moxifloxacine, norfloxacine, ofloxacine), destinés au traitement de certains types d’infections bactériennes, notamment lors de certaines infections graves pouvant engager le pronostic vital, ne doivent pas être prescrits à la légère. Ce message, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) l’a répété à plusieurs reprises ces dernières années. En cause, des cas d’effets secondaires rares, mais parfois graves, chez certains patients, notamment des neuropathies périphériques. Une vingtaine d’entre eux, à l’instar de Philippe Coville, sont même allés jusqu’à déposer plainte contre leur médecin et contre X pour « blessures involontaires » et « tromperie aggravée ». Fin mars, une enquête a même été ouverte par le pôle santé publique du parquet de Paris.
Une étude d’utilisation en vie réelle des fluoroquinolones entre 2014 et 2023, conduite par le groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare (ANSM-CNAM) en collaboration avec l'Inserm à partir du Système national des données de santé (SNDS), démontre que les messages et mesures pris pour encourager le bon usage de ces médicaments ont tout de même eu des effets positifs. Ainsi, « l'utilisation des fluoroquinolones a diminué de 50 % entre 2014 et 2023 en France », révèle l’enquête, qui précise que cette baisse est observée « chez toutes les classes d’âge ». Il y a donc du progrès mais cela reste cependant insuffisant. « Avec 2,2 millions de délivrances de fluoroquinolones en ville pour 1,7 million d’utilisateurs en 2023, l'utilisation de ces antibiotiques est inférieure à la moyenne européenne mais reste plus élevée que dans certains pays européens », souligne en effet l’étude. Comme le relève également l’ANSM « des situations de mésusage sont encore rencontrées, situations qui exposent au même risque d’effets indésirables. »
L’agence rappelle donc aux professionnels de santé qu’ils ne doivent pas prescrire ou délivrer les fluoroquinolones dans les cas suivants : infections non sévères ou spontanément résolutives, diarrhée du voyageur ou infections récidivantes des voies urinaires basses, infections non bactériennes (comme la prostatite (chronique) non bactérienne), infections de sévérité légère à modérée (comme les cystites) sauf si les autres antibiotiques recommandés sont jugés inappropriés. De plus, « l'utilisation concomitante de corticoïdes et de fluoroquinolones doit être évitée dans la mesure où elle augmente nettement le risque de tendinopathie », insiste l’ANSM. Si un cas justifie la prescription ou la délivrance de fluoroquinolones, les professionnels de santé sont par ailleurs tenus « d’informer le patient du bénéfice attendu et des risques et de lui indiquer la conduite à tenir en cas d’effet indésirable ». Dans son dossier thématique consacré à ces médicaments, l’ANSM rappelle globalement que « les fluoroquinolones doivent être réservés à certaines infections bactériennes pour lesquelles leur utilisation est indispensable et doivent être évités dans des situations où d’autres antibiotiques peuvent être utilisés ».
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