La contraception d’urgence peut être assurée soit par un contraceptif d’urgence hormonal soit par la pose d’un dispositif intra-utérin au cuivre.
Contraceptif d’urgence hormonal
Il en existe deux, pris per os et en prise unique : le lévonorgestrel à 1,5 mg et l’ulipristal à 30 mg. Ces « pilules du lendemain » agissent principalement en inhibant ou en retardant l’ovulation. Malgré tout, si l’ovulation et une fécondation ont déjà eu lieu, elles diminuent également les chances de nidation de l’œuf dans la paroi utérine mais ne mettent en aucun cas un terme à une grossesse en cours ! Elles sont d’autant plus efficaces qu’elles sont prises précocement après le rapport non ou mal protégé.
Le lévonorgestrel à 1,5 mg :
Il s’agit d’un progestatif de 2e génération. Sa prise doit intervenir dans les 72 heures suivant le rapport à risque, mais de préférence dans les 12 heures. En effet, son efficacité varie de 58 à 95 % selon le délai écoulé entre le rapport sexuel non protégé et sa prise. Le lévonorgestrel est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la molécule et déconseillé chez les femmes présentant un risque de grossesse ectopique. De plus, des études cliniques ont montré que son efficacité était réduite chez les femmes dont le poids est supérieur ou égal à 75 kg et qu’il n’est plus efficace chez celles pesant plus de 80 kg. À noter également que l’allaitement est déconseillé dans les 8 heures suivant la prise du comprimé.
Concernant les effets indésirables, le lévonorgestrel entraîne souvent des troubles digestifs, des troubles des règles ainsi que des maux de tête ou une tension mammaire.
Enfin, le lévonorgestrel interagit avec les inducteurs enzymatiques que sont les anticonvulsivants, la rifabutine, la rifampicine, la griséofulvine, le ritonavir et le millepertuis. Ces derniers peuvent en effet diminuer son efficacité.
L’ulipristal à 30 mg (Ellaone) :
Sa prise doit intervenir dans les 120 heures (5 jours) suivant le rapport à risque. De la même façon que pour le lévonorgestrel, il sera d’autant plus efficace qu’il sera pris précocement. Il est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la molécule et déconseillé en cas d’insuffisance hépatique sévère et d’asthme sévère insuffisamment contrôlé par un glucocorticoïde oral. De plus, l’allaitement est déconseillé pendant une semaine après la prise du comprimé. On pourra alors conseiller à la patiente de continuer à tirer son lait pendant cette période (même si elle doit le jeter) afin de maintenir la stimulation de la lactation.
Comme pour celle du lévonorgestrel, l’efficacité de l’ulipristal est remise en cause chez les femmes présentant un IMC élevé.
Pour ce qui est des effets indésirables, la prise du comprimé peut entraîner des troubles digestifs, des troubles des règles ainsi que des maux de tête, une tension mammaire, des troubles de l’humeur ou des myalgies.
Enfin, l’ulipristal interagit également avec les inducteurs enzymatiques mais aussi avec les autres contraceptions hormonales (estroprogestatives ou progestatives seules) : l’action contraceptive peut ainsi être réduite.
Informations à donner au moment de la délivrance :
Il est important de rappeler aux patientes que la prise d’un contraceptif d’urgence hormonal peut entraîner une avance ou un retard de règles. Cependant, si les règles ne surviennent pas dans un délai de 5 à 7 jours après la date attendue, ou en cas de saignements anormaux ou encore de la présence de symptômes évocateurs d’une grossesse, il est impératif de faire un test de grossesse.
De plus, en cas de survenue de vomissements ou de diarrhées importantes dans les 3 heures suivant la prise du comprimé, il est nécessaire d’en reprendre un le plus vite possible.
Enfin, une méthode contraceptive complémentaire, comme l’usage de préservatifs, est recommandée jusqu’au début du cycle menstruel suivant.
Dispositifs intra-utérins (ou stérilets) au cuivre
Il ne s’agit bien évidemment pas de produits conseil puisqu’une prescription par un médecin ou une sage-femme est indispensable à sa délivrance. Ils font cependant partie de la contraception d’urgence. En plus d’un effet cytotoxique du cuivre sur les gamètes inhibant ainsi la fécondation, ils créent une inflammation locale de l’endomètre le rendant impropre à la nidation d’un œuf fécondé. Dans ce cas, la pose du stérilet au cuivre doit être pratiquée dans les 5 jours suivant le rapport à risque. À noter que cette méthode est utilisable même chez les femmes nullipares !
Cependant la pose d’un stérilet est contre-indiquée dans différentes situations : antécédents de grossesse extra-utérine, troubles de la coagulation, malformations utérines et cervicales, risque infectieux, grossesse et post-partum (dans les 4 semaines suivant l’accouchement).
Les effets indésirables les plus fréquents sont le risque d’expulsion du dispositif, des modifications des règles (règles plus importantes ou dysménorrhées) ainsi que des complications infectieuses. Petit avantage, la pose d’un stérilet en urgence représente également une méthode de contraception régulière efficace !
Article précédent
Les mots du conseil
Quelques définitions
Un peu de physiopathologie
Les mots du conseil
Les produits conseil