Par crainte d'une polymédication anarchique chez le sujet âgé, certaines pathologies sont sous traitées, or ce n'est pas uniquement le vieillissement mais une prise en charge thérapeutique inadaptée et insuffisante qui entraîne la survenue de la dépendance.
Optimiser les traitements du grand âge
Certaines situations en population gériatrique imposent parfois de ne pas prescrire "à l'économie" sous peine de perte de chance pour le patient. Il n'y a pas de traitements figés, leur réévaluation se fait régulièrement en fonction de l'état du patient.
Ainsi la sénescence immunitaire a un impact à la fois sur la quantité des anticorps produits et sur la durabilité de cette réponse. En conséquence, la tolérance à l'infection d'un sujet âgé est beaucoup moins bonne que chez le sujet jeune et l'évolution peut rapidement être péjorative. Elle se traduit par une baisse de la réponse immunitaire vis-à-vis de tous types de pathogènes infectieux (virus, bactéries parasites) et une efficacité amoindrie des vaccins.
De même, une anémie banalisée peut être responsable de complications importantes avec l'âge (chute, fatigue, insuffisance cardiaque, troubles neuropsychiatriques) entraînant des limitations fonctionnelles.
La prise en charge du diabète demande également une adaptation des objectifs et des modalités thérapeutiques car le choix du traitement oral est plus limité que chez les plus jeunes. L'hypercholestérolémie ne doit pas être négligée car le traitement réduit le risque cardiovasculaire mais aussi le déclin cognitif.Décrypter les comportements révélateurs
La prise en charge de la douleur répond au même raisonnement. Il existe un certain fatalisme face aux douleurs aussi bien de la part des patients âgés que de leur entourage. Or, les raisons de souffrir sont plus nombreuses avec l'âge notamment avec la survenue de l'arthrose des arthralgies, des escarres, des fractures, du zona. Si la douleur a un retentissement dans la vie quotidienne, il se produit une limitation des activités spontanées avec des conséquences plus graves que chez le sujet jeune. Refus de se lever, de marcher, de s'alimenter, de communiquer, de tout soin invasif, repli sur soi, dépression ou troubles du sommeil.Vieillir de bon cœur
Avec le temps, les artères perdent leur souplesse et cette rigidification augmente la pression systolique. Le débit cardiaque diminue et le cœur perd peu à peu sa capacité à augmenter son rythme, il se contracte moins bien et irrigue moins bien les vaisseaux avec un risque d'insuffisance coronarienne et d'AVC. L’excès de poids, surtout sous forme de graisse abdominale, fatigue le muscle cardiaque et aggrave les comorbidités. Il est essentiel de surveiller la pression artérielle, le profil lipidique et glycémique et de maintenir une activité physique régulière (marche quotidienne).Surveiller la vue
Les premiers signes de la DMLA sont souvent négligés et mis sur le compte d'un vieillissement naturel. En cas de symptômes suspects signalés par le patient, il faut lui conseiller une consultation ophtalmique dans les plus brefs délais avec des examens approfondis (fond d'œil, angiographie ou OCT/tomographie par cohérence optique).Et l'audition
La baisse des capacités auditives et le recours à un appareillage ne sont pas toujours bien acceptés. Ce refus ou ce déni prive le patient de sa faculté à communiquer correctement avec, à plus long terme, un repli sur soi-même. Les assistants d'écoute disponibles en pharmacie s'adressent à une perte auditive légère, ils constituent une initiation transitoire avant la pose d'un appareillage plus performant par un audioprothésiste.Minimiser le risque de chute et de fractures
Avec l’avancée en âge, le sujet perd du muscle au profit de la masse grasse mais il ne peut pas reconstituer ses réserves protéiques et refaire du muscle contrairement au sujet jeune. Entre 20 et 80 ans les muscles squelettiques perdent 50 % de leur poids et leur force diminue de 10 à 15 % par décennie. Au banc des accusés : la sédentarité, le manque d'exercices physiques réguliers, et l'insuffisance d'apports protéiques. La sarcopénie associée à des troubles de l’équilibre et de la marche peut mener tout droit à la perte d'autonomie. L'indice de masse corporelle squelettique (IMMS) permet de mesurer approximativement la masse musculaire grâce à la balance impédancemètre.Prévenir le déclin cognitif et la démence
Un certain nombre d'erreurs sont à éviter : confondre trouble attentionnel et plainte mnésique et sous-estimer les troubles cognitifs en les attribuant à un vieillissement physiologique normal. Il faut encourager le malade à avoir une vie sociale, à communiquer et à participer à des programmes de stimulation cognitive. Les ateliers de rééducation cognitive aident les personnes à s’exprimer en créant une dynamique de groupe favorable à des moments de convivialité et aux échanges sociaux entre malades. Les séances individuelles à domicile sont réalisées avec l’aide d’un soignant ou de la famille. Des programmes informatiques via des sites internet ont été mis au point sur écrans tactiles.
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