Les mots du conseil

Publié le 16/12/2022

Les limites du conseilLors d’une demande de conseil pour une toux, il faut tout d’abord savoir repérer les signes potentiels de gravité.Tout d’abord, concernant la toux grasse, certaines caractéristiques des expectorations ne doivent pas être négligées. Ainsi, si elles sont mousseuses et aérées, il existe un risque d’œdème pulmonaire. Si elles sont sanglantes, plusieurs diagnostics graves doivent être écartés comme ceux de tuberculose ou de cancer du poumon. Si elles s’accompagnent de dyspnée, une consultation médicale rapide s’impose également. Enfin, une toux grasse à prédominance matinale est souvent liée au tabac et laisse présager une BPCO (Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive). Elle doit être évaluée par un médecin afin d’écarter le risque d’un cancer mais aussi d’instaurer un traitement.Ensuite, concernant la toux sèche, une apparition à l’effort doit faire penser à un asthme ou une pathologie cardiaque. De plus, une toux à prédominance nocturne peut présager d’un reflux gastro-œsophagien. Si la toux s’accompagne d’une douleur thoracique très violente, l’existence d’un pneumothorax est probable.Une toux chronique doit être explorée puisque de nombreuses origines sont possibles : iatrogène, cancéreuse, infectieuse… Pour ce qui est des toux d’origine ORL, une consultation médicale doit être conseillée en l’absence d’amélioration sous quelques jours, en cas de persistance d’une fièvre ou de douleurs thoraciques. Enfin, quel que soit le type de toux, si elle s’accompagne d’une altération de l’état général, un avis médical doit être pris.Respecter la toux grasseLes toux productives sont un élément indispensable de la défense broncho-pulmonaire et doivent être respectées afin de ne pas majorer l’encombrement du patient. Il est donc contre-indiqué de préconiser un antitussif dans ce cas. De la même façon, il est parfaitement illogique d’associer un antitussif à un traitement mucolytique ou expectorant.Contexte CovidLa toux étant un des symptômes évocateurs de la Covid, un autotest ou la réalisation d’un test antigénique doivent être systématiquement proposés en cas de doute, de contact avec une personne infectée ou de la présence d’autres symptômes comme des maux de tête, de la fièvre, des troubles digestifs ou une perte de l’odorat.Ne pas oublier l’asthmeUne toux sèche peut également être révélatrice d’une crise d’asthme, notamment chez les enfants. Elle survient dans ce cas plus fréquemment après un effort physique, le rire ou après une infection banale comme une rhinopharyngite. Elle peut accompagner d’autres symptômes comme une respiration sifflante ou une sensation d’oppression dans la poitrine mais peut aussi en être le seul signe.Attention chez les moins de 2 ansChez les plus jeunes, la base des recommandations s’appuie sur les conseils hygiéno-diététiques. Tout d’abord, les parents doivent procéder à des lavages de nez réguliers, principalement avant les repas et avant le coucher. Une température fraîche doit être maintenue dans la chambre (18 à 20 °C) et l’air peut être humidifié (par exemple en faisant sécher le linge dans la chambre). Enfin, il convient de proposer à boire régulièrement à l’enfant afin d’assurer une bonne hydratation et d’insister sur le lavage des mains de tous les membres de la famille. À noter que chez un jeune enfant présentant des affections ORL récidivantes, une carence en fer peut être évoquée.Il existe tout de même quelques produits conseils comme les suppositoires de Coquelusedal (grindélia et gelsemium) pour la toux grasse ou un sirop pour adoucir la gorge tel que le Petit Drill (à base de glycérol, à partir de 6 mois) pour adoucir la gorge en cas de toux sèche. À noter qu’il ne faut pas donner de miel à un enfant de moins d’un an.


Source : lequotidiendupharmacien.fr