Quand consulter ?Toute plainte de lombalgie doit orienter vers une consultation médicale afin d’éliminer le diagnostic rare mais possible de rachialgie inflammatoire, infectieuse, tumorale, de spondylarthrite, d’atteinte radiculaire, de syndrome de la queue-de-cheval, ou de fracture après un traumatisme violent ou dans le cadre d’une ostéoporose…Quels sont les signes d’alerte ?Les signes d’alerte (dont certains nécessitent une prise en charge urgente) sont les suivants : une douleur de type non mécanique (qui s’aggrave progressivement, qui est présente au repos et la nuit, signe d’un phénomène inflammatoire), une atteinte neurologique, un traumatisme important (une chute de hauteur par exemple), une perte de poids, un antécédent de cancer, une fièvre associée, une altération de l’état général, un âge inférieur à 20 ans ou supérieur à 55 ans, une diminution de la force d’un muscle du membre inférieur, une paresthésie, des troubles sphinctériens…Le patient doit aussi être incité à consulter à nouveau si les symptômes s’aggravent ou se modifient ou encore si la situation ne s'améliore pas.Rassurer le patientFace à la peur que peut engendrer le mal de dos, il est important de rassurer le patient : la lombalgie est douloureuse mais la plupart du temps elle n’est pas grave. Elle guérit en quelques semaines chez 90 % des malades. La patience est le premier remède ! Il est important aussi de rassurer le patient qui s’inquiète du risque d’atteinte de la moelle épinière.Au patient qui se demande pourquoi il ne lui a pas été prescrit d’examens complémentaires (imagerie rachidienne notamment), réexpliquer que dans la plupart des cas, ils ne sont pas utiles au stade initial de la lombalgie aiguë d'allure commune.Reprise des activitésContrairement aux idées reçues, dans la plupart des cas le repos prolongé n’a pas d’action bénéfique et il est conseillé de reprendre rapidement les activités quotidiennes, y compris l’activité professionnelle si possible.C’est parfois la peur de la douleur qui conduit à réduire les mouvements voire à ne plus bouger. Au contraire, l’inverse est recommandé : pour ne pas se “rouiller”, il faut renforcer les muscles du dos en maintenant des activités compatibles avec la sévérité des symptômes.Veiller aussi à :- Éviter le port de charges lourdes ;- Ne pas fléchir le tronc en cas de port de charge, plier les genoux et maintenir le poids près du corps.- Effectuer des exercices pour renforcer la sangle lomboabdominale ;La plupart des professions et des sports sont compatibles avec le mal de dos. En revanche, il est important pour le lombalgique d’avoir de bonnes conditions de reprise de travail, en adaptant le poste de travail (régler la hauteur du siège en position assise, se lever et s’étirer régulièrement…), les contraintes physiques et psychosociales.Conseils- Préconiser du chaud, des étirements, des automassages pour décontracter les muscles. Dans la lombalgie chronique, à risque de chronicité ou récidivante, la kinésithérapie peut être indiquée pour apprendre à réaliser des exercices adaptés pour renforcer le dos.- Évitez les longs trajets en voiture.Place des ceintures lombairesLa place des ceintures lombaires dans la lombalgie est controversée (car leur efficacité n’est pas clairement démontrée sur l’évolution de la lombalgie) et dépend de chaque cas. Si elle n’a pas d’intérêt en continu, elle peut être portée sur une courte durée pour aider à la reprise d’activités, elle peut s’envisager aussi lors d’activités pénibles. Elle permet de maintenir une chaleur et d’éviter les mouvements brusques. Son action se situe à plusieurs niveaux :- Biomécanique : effet antalgique par limitation de la mobilité de la colonne lombaire, rôle de tuteur en avant de la colonne vertébrale entraînant une diminution des forces de compression des disques intervertébraux lombaires ;- Subjectif : des patients rapportent un confort thermique ou à l’inverse l’abandonnent pour raisons de sudation. Il est donc essentiel d’échanger avec eux : ne pas l’abandonner trop vite et ne pas la laisser trop longtemps !À noter, les ceintures lombaires ne modifient pas les capacités de force des muscles du tronc à court terme et n’entraînent pas de fonte musculaire à long terme.Connaître les facteurs de risque de chronicitéPour un meilleur dialogue et une coopération interprofessionnelle, il est intéressant pour le pharmacien de connaître les indicateurs d'un risque accru de passage à la chronicité (définis par la HAS) :- Problèmes émotionnels (dépression, anxiété, stress…) ;- Attitudes et représentations inappropriées par rapport au mal de dos (idée que la douleur représenterait un danger ou qu'elle pourrait entraîner un handicap grave, comportement passif…) ;- Comportements douloureux inappropriés (évitement ou réduction de l'activité, liés à la peur) ;- Problèmes liés au travail (insatisfaction professionnelle ou environnement de travail jugé hostile)…
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Publié le 21/05/2021
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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