Les mots du conseil

Publié le 22/01/2021

Accepter l’image de soiAmaigrissement, perte des cheveux, altération de la peau… ces effets secondaires des traitements anticancéreux sont malheureusement inévitables et peuvent affecter le moral des patients. Il n’existe pas de traitement préventif mais quelques recommandations peuvent être données pour mieux appréhender ces modifications. Les colorations, brushing, séchage et permanentes doivent être évités ainsi que tout shampoing agressif au profit de shampoing doux. Il est préférable de se laver les cheveux la veille de la séance de chimiothérapie et de ne pas les laver pendant trois à huit jours après la séance. Une coupe courte des cheveux peut être proposée avant le début de la chimiothérapie. Enfin, le port d’une perruque peut être envisagé selon le désir des patients. Depuis le 2 avril 2019, les perruques et accessoires peuvent faire l’objet d’une prescription médicale pour être prise en charge par l’assurance-maladie. Les montants diffèrent selon le type de perruques. Pour bénéficier de cette prise en charge, le patient doit se rendre soit chez le coiffeur, soit dans des magasins spécialisés ayant effectué les démarches nécessaires.Appréhender les troubles digestifsPour limiter les risques de nausées et de vomissements, les aliments très odorants, épicés, frits ou gras sont à limiter au profit d’aliments faciles à digérer. L’alimentation et l’hydratation doivent être fractionnées en plusieurs prises afin de faciliter la digestion. Si possible, le patient doit rester debout ou assis au moins 30 minutes après le repas pour éviter tout risque de reflux.En cas de diarrhée, le patient doit s’hydrater de façon suffisante, jusqu’à 2 litres d’apport, avec de l’eau, du thé, du bouillon, pour empêcher une déshydratation. Pendant quelques jours, les aliments riches en féculents comme le riz, les pâtes, les pommes de terre ainsi certains fruits et légumes (carottes, bananes) sont à privilégier.Enfin, si le patient se plaint d’un manque d’appétit, les compléments nutritionnels oraux peuvent être proposés, en complément de l’alimentation.Les soins de boucheLes traitements contre le cancer peuvent entraîner l’apparition de mucite ou de stomatite douloureuses entravant la prise alimentaire. L’hygiène buccale est donc primordiale par des brossages de dents réguliers à l’aide d’une brosse à dents souple et d’un dentifrice doux fluoré sans menthol. Les brosses à dents électriques et les cure-dents sont à éviter. La réalisation de bains de bouche après les repas est conseillée en privilégiant ceux avec du bicarbonate de sodium augmentant le pH de la cavité buccale et diminuant ainsi le risque de mycose. Les bains de bouche avec de l’alcool, irritants pour les muqueuses, et ceux à la chlorhexidine ne doivent pas être administrés. Le patient peut aussi sucer des glaçons, de la glace pilée, des glaces à l'eau, des sorbets ou des bonbons à la menthe pour limiter la sécheresse buccale. Pour éviter tout traumatisme pendant la mastication, les aliments moelleux ou mixés sont à privilégier. Les aliments connus pour être à l’origine d’aphtes sont quant à eux à proscrire : noix, ananas, gruyère, épices et alcool ainsi que les aliments trop acides, trop durs ou trop secs.Limiter les problèmes de peauAfin de réduire la survenue des problèmes de peau fréquents tels que le syndrome main-pied (dus aux anti-VEGF et anti-HER2) et l’érythème lié à la radiothérapie, la première règle consiste en l’hydratation de la peau. Toutes les activités provoquant des frottements de la peau ou une pression sur les mains (ménage, vaisselle, jardinage, conduite) sont à limiter. L’exposition de la peau au soleil est bien évidemment à proscrire, ainsi qu’à la chaleur. Le port de vêtements amples de matière naturelle (coton, soie) et de chaussures larges et souples est à privilégier. En cas de syndrome main-pied, la marche à pied prolongée et la course sont à éviter. Pour limiter la survenue d’inflammation unguéale ou d’onycholyse, mieux vaut éviter les manucures et les coupes d’ongles trop courtes. Pour tous les travaux ménagers, bricolage ou jardinage, le port de gants est conseillé ainsi que la consultation d’un pédicure-podologue avant la mise en place du traitement anticancéreux oral.Direction le médecinLa consultation médicale est recommandée lors :- D’une fatigue invalidante et persistante.- De diarrhées persistantes et/ou associées à de la fièvre ou des vomissements.- D’une perte de poids pouvant entraîner une dénutrition.- De douleurs.- De fièvre pouvant être le signe d’une neutropénie fébrile.- De baisse de morale ou de signes de dépression.

Source : lequotidiendupharmacien.fr