Migraines et algies vasculaires de la face

Restrictions d’indication pour le Désernil

Publié le 27/02/2014
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Indiqué dans les migraines et algies vasculaires de la face, le Désernil peut entraîner des fibroses. L’Agence européenne du médicament recommande donc que ses indications soient restreintes. Une décision qui pourrait aider au retour d’approvisionnement du médicament sur le marché français.

L’AGENCE européenne du médicament (EMA) vient de recommander de restreindre les indications du méthysergide (commercialisé sous le nom de Désernil en France). Ce médicament, qui est un dérivé de l’ergot de seigle, peut en effet entraîner des fibroses. Des effets rares mais graves qui, en février 2012, avaient conduit les autorités sanitaires françaises à conclure rapport bénéfice risque défavorable du Désernil. Depuis, le médicament est toujours sur le marché français mais il fait l’objet de tensions d’approvisionnement. Au grand désespoir des patients, dont certains ne sont soulagés de leurs migraines que par cette spécialité.

En seconde intention et prescription réservée.

Les nouvelles recommandations de l’EMA pourraient permettre de dénouer cette situation. En effet, l’agence indique que « les médicaments à base de méthysergide ne doivent désormais être utilisés qu’en prévention des migraines sévères résistantes et aux algies vasculaires de la face, lorsque les médicaments standards n’ont pas été efficaces. Le traitement ne doit être initié que par un médecin spécialisé dans le domaine de la migraine, et un dépistage de fibrose devra être réalisé chez tous les patients à l’initiation du traitement, puis tous les 6 mois. En cas d’apparition de symptômes de fibrose, le traitement sera immédiatement arrêté ». Toutefois, l’EMA ajoute que l’efficacité clinique du méthysergide est bel et bien prouvée dans la prévention des migraines et algies vasculaires de la face, des pathologies pour lesquelles les options thérapeutiques sont limitées. Ces restrictions d’indications européennes, assorties d’une reconnaissance d’efficacité doivent désormais être entérinées par la Commission européenne, puis par les autorités de santé françaises. Ce qui permettra sans doute de clarifier la situation de ce médicament, avec l’espoir que, dans un avenir proche, il soit de nouveau disponible aisément.

CHARLOTTE DEMARTI

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3072