Quelques définitions

Publié le 09/01/2012
Article réservé aux abonnés

Une bonne connaissance de la clinique des troubles du sommeil permet de mieux encadrer la prescription d’un médicament hypnotique qui devrait toujours se restreindre à des indications temporaires et ciblées. Les insomnies pures en constituent l’essentiel, mais elles peuvent être associées à d’autres types de troubles du sommeil (apnées, syndrome des jambes sans repos, etc.). L’incidence de l’insomnie sur la vie quotidienne est souvent importante par son retentissement psychologique, ce qui contribue à expliquer le large mésusage des médicaments hypnotiques, expliquant pour partie la chronicisation des troubles du sommeil chez certains patients.

Une plainte banale.

Toutes présentations confondues, l’insomnie concerne entre 30 % et 50 % de la population adulte des pays occidentaux - 10 % à 20 % de la population souffriraient d’une présentation sévère -. Survenant exceptionnellement de façon isolée (insomnie chronique primaire), elle accompagne souvent une pathologie psychiatrique (trouble dysthymique à type de dépression) ou somatique (dyspnée nocturne, maladie rhumatismale, syndrome algique, etc.).

Primaire ou secondaire ?

Les causes comme les mécanismes de l’insomnie sont encore insuffisamment connus. La classification internationale des troubles du sommeil distingue diverses formes d’insomnie intrinsèques (leur cause a pour origine l’organisme) ou extrinsèque (leur cause est extérieure à l’organisme), sans même évoquer les insomnies d’origine neurologique, psychiatrique ou somatique. La classification du DSM-IV semble plus adaptée car plus simple : l’insomnie, une dyssomnie parmi d’autres, peut être primaire (= essentielle) - elle se caractérise alors par une difficulté à l’endormissement, au maintien du sommeil ou à obtenir un sommeil de qualité et ceci pendant au moins un mois -, peut avoir pour étiologie des perturbations physiologiques - notamment des troubles respiratoires -, un trouble mental ou encore l’usage de substances perturbant l’architecture du sommeil (psychostimulants notamment).

Une plainte subjective.

L’insomnie caractérise un sommeil que le patient rapporte comme difficile à obtenir, insuffisant, insatisfaisant ou non récupérateur : il s’agit donc d’une plainte toujours subjective.

En revanche, des anomalies objectives de l’architecture du sommeil peuvent être mises en évidence par des examens spécialisés, réalisés notamment dans des centres « veille-sommeil »). Ils révèlent, chez un sujet se plaignant d’insomnie, que la durée objective du sommeil peut être normale ou du moins peu abrégée, que l’endormissement peut être rapide - contrairement à ce que rapporte le patient. En revanche, il est souvent possible de repérer à cette occasion une fragmentation excessive du sommeil.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2887