Le port du masque a rendu la situation des sourds et des malentendants plus compliquée au quotidien.
C’est sur la base de ce constat que le laboratoire UPSA a décidé de créer et de proposer à ces patients une application mobile susceptible de faciliter leur communication avec les pharmaciens. L’entreprise travaille déjà sur le sujet et a lancé l’année dernière le programme de formation « Dialogue de sourds » pour améliorer ces échanges, avec le concours de Vidal et de la société Sourdline, spécialisée dans la traduction en langage des signes. C’est avec cette dernière que UPSA a construit son application mobile, en expérimentation auprès d’une trentaine de pharmacies depuis le début de l’année. Le concept est simple, le patient scanne un QR Code installé sur le comptoir, entre en contact en visio avec une personne qui va traduire ses demandes auprès du pharmacien. Un petit présentoir permet de poser le smartphone et donc l’échange et la traduction simultanée au comptoir. « Cette application est vraiment née de la situation liée au port généralisé du masque », commente Pauline Sauvan, responsable RSE et projets accès au marché chez UPSA. La phase pilote devrait durer huit mois environ, période au terme de laquelle le laboratoire mesurera les résultats quantitatifs et qualitatifs de l’expérimentation pour en généraliser le déploiement ensuite, déploiement dont on ignore à ce stade les modalités.
Incertitudes sur les posologies
En temps normal, les échanges ne sont déjà pas simples. Une enquête menée par Vidal auprès de 505 pharmaciens en octobre 2019 a montré que les trois quarts des patients sourds et malentendants rencontrent au moins une difficulté face à leur pharmacien et nombre d’entre eux ressortent de l’officine avec des incertitudes sur les prescriptions des médicaments et leur posologie. Une autre enquête, menée cette fois par Sourdline, a révélé que 31 % de ces patients changent de pharmacien quand ils ont des difficultés de communication avec lui. D’où l’engagement de UPSA en 2016 pour faciliter ces échanges, relancé au début de l’année dernière avec son programme « Dialogue de sourds », composé de vidéos d’e-learning, disponible sur le site campus.vidal.fr et de fiches pratiques.
C’est un ensemble de préconisations pour réussir la communication avec les personnes sourdes et mal entendantes, une population qui n’est pas homogène, tient à rappeler Pauline Sauvan. « Il y a environ 6 millions de personnes sourdes et mal entendantes, mais seules 300 000 personnes parlent la langue des signes », souligne-t-elle. Parmi ces préconisations, tenir compte de modes de communication différents et observer quelques règles de base, assez simples : « parler distinctement sans exagérer l’articulation, répéter plusieurs fois si nécessaire, recourir à des mots différents, à une communication écrite sur les boîtes avec une écriture claire en évitant les abréviations… », évoque à titre d’exemples Pauline Sauvan. Et surtout laisser la personne sourde s’exprimer de la façon la plus simple.
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