Après avoir insulté l’équipe officinale, un patient visiblement alcoolisé s’en est pris aux pharmaciens et à un étudiant qu’il a blessé au thorax en décembre 2024. Il écope d’une peine d’un an d’emprisonnement.
Le tribunal correctionnel de Lille a condamné, au terme d’un jugement du 30 janvier 2025, l’agresseur de plusieurs pharmaciens et d’un étudiant en pharmacie à un an de prison ferme. L’individu a également interdiction de paraître dans l’officine lilloise et d’entrer en contact avec les victimes.
Les faits se sont déroulés fin décembre 2024 lorsque le patient, apparemment sous l’emprise de l’alcool, passe devant les autres patients et se présente directement au comptoir. L’étudiant, qui lui fait remarquer qu’il doit attendre son tour dans la file d’attente, se fait alors insulter et menacer de mort, à l’instar des autres pharmaciens présents dans l’officine. Devenant de plus en plus agressif, l’individu en vient aux mains et projette des objets en direction de l’équipe officinale. L’étudiant est blessé au thorax après avoir reçu un lecteur de carte. L’agent de sécurité de l’officine mettra fin à ces accès de violences mais l’équipe officinale ainsi que les patients en sortent choqués.
Cité à comparaître devant le tribunal correctionnel de Lille pour violences sur professionnels de santé, menaces de mort sur professionnels de santé, injures et menaces homophobes ainsi que dégradation de biens, le prévenu a écopé de 10 mois d’emprisonnement ferme ainsi qu’une interdiction de paraître à nouveau à la pharmacie et d’entrer en contact avec les victimes pour une durée de deux ans. Cependant, l’individu ayant déjà été condamné pour des faits similaires, le tribunal a révoqué son sursis, ce qui a porté la peine de prison à 12 mois. Il avait certes reconnu les faits et présenté des excuses aux victimes.
Des victimes qui ont reçu le soutien de l’Ordre qui s’est constitué partie civile. L’instance, à l’origine de cette information, rappelle que les pharmaciens ont la possibilité de déclarer une agression auprès de l’Ordre national des pharmaciens (connexion nécessaire au compte personnel). De plus, sur le terrain, des référents sécurité ordinaux sont à la disposition des officinaux victimes d’agression, d’incivilité et de violences. L’association ADOP (numéro vert 0800 736 959) offre également un soutien ainsi qu’une orientation aux confrères et consœurs ciblés par des actes d’incivilité ou de violence.
Au cours de l’année 2024, 501 officinaux ont déposé plainte, soit 12,8 % de plus qu’un an auparavant. « 64 % des déclarations d’agressions de pharmaciens de tout métier sont des atteintes aux personnes, 11 % des atteintes aux personnes et aux biens, et 25 % des atteintes aux biens exclusivement », relevait l’Ordre, en avril dernier, dans son bilan annuel sur la sécurité des pharmaciens. « Les agressions physiques (environ 9 % des cas) et les menaces de mort (près de 8 %) sont heureusement beaucoup moins fréquentes. »
De plus, sénateurs et députés se sont mis d’accord sur un texte de loi qui fera l’objet d’un vote solennel le 13 mai prochain. Ce texte initié par Agnès Firmin-Le Bodo, pharmacienne et ancienne ministre de la Santé, prévoit renforcer les sanctions contre les atteintes aux personnels des structures de soin, systématiser les dépôts de plainte après chaque incident et améliorer la connaissance et le suivi des violences envers des soignants.
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