Selon des chiffres de France MVO, relayés par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), environ une pharmacie sur vingt n’est pas à jour en matière de sérialisation, acte pourtant obligatoire et dont le non-respect peut exposer le pharmacien à une amende.
Début décembre, ce sont en effet 972 pharmacies qui étaient encore considérées comme non actives sur l’organisme France MVO, qui gère le répertoire national de vérification, dont 250 concentrées sur une seule région : l’Île-de-France. Parmi les autres régions les plus en retard, on trouve la Nouvelle-Aquitaine (116 pharmacies non actives), PACA (107) et les Hauts-de-France (105).
À ce jour, « seulement 75 % des boîtes de médicaments dispensées sont vérifiées et désactivées via la sérialisation. Le défaut d’activité de certaines officines et pharmacies hospitalières empêche ainsi la stabilisation et l’efficacité de ce mécanisme de sécurité européen » regrette l’USPO. Par ailleurs, le taux d’alerte est encore bien trop élevé (entre 0,2 et 0,3 %) alors que l’objectif du système a été fixé à 0,05 %. Cependant, France MVO indique que la quasi-totalité de ces alertes sont en fait causées par « des problèmes informatiques » . En effet, 400 pharmacies seraient équipées de « scanners défaillants, incompatibles ou mal paramétrés ». Ce qui entraîne donc des erreurs de lecture sur les numéros de lots ou les numéros de série. Un défaut problématique, notamment en cas de rappel de lot sur une boîte de médicaments. L’USPO appelle donc les éditeurs de logiciel « à actualiser leurs solutions afin de régler ces incidents techniques, (pour) que les alertes générées ne soient plus que des alertes relatives à la falsification, permettant une sérialisation pleinement efficace ».
En mars 2023, selon des statistiques publiées par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), 90 % des pharmacies décommissionnaient. Aujourd’hui, on dénombre donc environ 5 % d’officines encore réfractaires à la sérialisation. Pour rappel, ces dernières sont passibles d’une amende de 2 000 euros, qui peut être renouvelée tous les trimestres. Même si, dans les faits, il n’est pas certain qu’un officinal ait déjà reçu une amende pour ce motif… De son côté, Philippe Besset, président de la FSPF, estime qu’il serait grand temps de s’interroger sur l’efficacité de la sérialisation, déjà décriée par les pharmaciens français avant qu’elle ne devienne obligatoire. « A-t-on déjà réussi à identifier un médicament contrefait grâce à ce système en France mais aussi en Europe ? J’en doute très fortement. Toutes les alertes qui sont envoyées proviennent de problèmes informatiques », critique le président de la FSPF, qui dénonce un système aussi inutile que chronophage.
En attendant qu’une réflexion de fond ne permette peut-être de savoir s’il est vraiment pertinent de contraindre les pharmaciens à appliquer ou non la sérialisation, la France encourt des pénalités de la part de l’Europe. Notre pays figure en effet parmi les mauvais élèves en matière de sérialisation, tout comme le Portugal ou les Pays-Bas. Un retard qui pourrait inciter la Commission européenne à infliger des sanctions financières à la France.
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